Une récente étude de l’organisme américain Legal Animal Defense Fund plaçait les Territoires du Nord-Ouest
au premier rang quant à la cruauté envers les animaux au Canada.
Avec une étude plaçant les Territoires du Nord-Ouest parmi les pires au Canada en matière de protection des animaux, selon les critères de l’organisme Legal Animal Defense Fund établi à Portland aux États-Unis, les barrières s’ouvrent pour que le gouvernement territorial passe enfin à l’action.
Il y a peu de législation aux Territoires du Nord-Ouest pour protéger les animaux, particulièrement les animaux domestiques.
Le gouvernement a mis en place la Loi sur les chiens en 1988, qui est d’ailleurs disponible en français sur Internet, définissant les obligations qu’a un propriétaire envers son chien et les situations pouvant placer l’animal en détresse.
Cette loi a été révisée en 2008, puis en 2011, ajoutant onze articles en vigueur depuis le 1er mai 2011, mais malgré tout, la situation est encore loin d’être idéale.
« Les vétérinaires des Territoires du Nord-Ouest ne sont pas tenus légalement de rapporter les cas de cruauté envers les animaux, affirme la présidente de la Société pour la prévention de la cruauté envers les animaux des Territoires du Nord-Ouest, Nicole Spencer. C’est quelque chose sur lequel nous travaillons, mais les choses avancent lentement. Même l’année dernière, avec la modification à la Loi sur les chiens, il y a eu quelques changements, donc c’est un pas en avant, mais nous sommes loin de là où nous devrions être. »
Besoin de lois
Cette vision est partagée par le député de Kam Lake, David Ramsay, qui voudrait voir l’Assemblée législative faire des efforts pour améliorer la situation.
« J’étais plutôt préoccupé par ce problème quand j’étais un député régulier du gouvernement précédent, mentionne le désormais ministre de l’Industrie, du Tourisme et de l’Investissement, David Ramsay. Nous avons pu faire une révision de la Loi sur les chiens, mais les Territoires du Nord-Ouest ont besoin d’une législation des droits des animaux complète, similaire à celles des autres provinces de ce pays. Nous sommes encore fort loin derrière en ce qui a trait à la protection des animaux et je crois fortement que nous allons avoir besoin de gens ouverts d’esprit comme ceux que l’on retrouve à la SPCA, ici à Yellowknife, pour en arriver là où nous devons être et nous pousser dans cette direction. »
Toutefois, le gouvernement a les mains liées, puisque le nombre de chiens se multiplie de façon alarmante et il devient difficile de prendre soin de chacun, laissant le champ libre aux éliminations radicales des animaux pour en limiter le nombre.
« Le gouvernement doit nous aider ou créer un programme qui financerait l’embauche de vétérinaires pour les collectivités, demande Nicole Spencer. C’est quelque chose qui peut aller loin. S’il y a moins de chiens, les gens ne les laisseront pas courir en liberté. Nous nous devons de contrôler la situation d’abord, pour ensuite aboutir à une meilleure législation. »
Entre temps, depuis le début de la 17e Assemblée législative, la problématique ne s’est pas retrouvée une seule fois au cœur des négociations entre les députés et le Cabinet.
« Les députés réguliers vont sûrement le faire, croit David Ramsay. Nous ne voulons certainement pas être relégués comme un des pires endroits au pays en matière de droits des animaux. »