Le vendredi 8 février, les Forces canadiennes ont fait un exercice de sauvetage nordique appelé Ice breaking drill, sur le lac Jackfish de Yellowknife.
Le 8 février en après-midi, une quarantaine de militaires ont été appelés à participer à une activité excitante pour un non-militaire, mais habituelle pour eux, bien que pour la plupart, il s’agissait d’une première fois. En quelque sorte, il s’agissait d’un rapide « saut » dans un trou d’eau glacée d’une circonférence d’environ trois mètres. Très peu vêtus et armés d’un harnais, tous se sont relayés dans le but de sortir le plus rapidement de cette situation inconfortable et d’aller troquer leurs vêtements mouillés, plutôt devrais-je dire gelés, pour des habits chauds et douillets, en moins de quinze minutes.
Exercice obligatoire pour tous les militaires?
Il ne s’agissait pas d’un exercice obligatoire imposé à tous les militaires. L’exercice fait partie du cours préparatoire aux missions dans le froid extrême du Haut-Arctique. En effet, puisqu’ils devront travailler sur de la glace, l’exercice leur a permis de gagner de la confiance et leur a fait développer une forme de respect face à celle-ci et à l’eau froide. L’Ice breaking drill est un entraînement qui sert surtout à mettre les troupes en sécurité. Désormais, ils savent que si un imprévu ou un accident leur arrive dans l’eau, ils seront aptes à se débrouiller. De plus, il s’agissait d’un type d’entraînement mental, a dit le capitaine Christ Blancowe, commandant du cours de conseiller en opérations arctiques.
Combien de temps est nécessaire pour sauver quelqu’un?
« Lorsque quelqu’un défonce la glace accidentellement, nous voulons qu’il soit prêt à bouger, qu’il soit sec et de retour en action dans un délai de quinze afin qu’il puisse regagner ses activités le plus rapidement possible et éviter que le froid ne s’empare de lui », a commenté le capitaine Blancowe. Il est possible de survivre dans l’eau jusqu’à 15 minutes. Cependant, les conditions environnantes influenceront la durée de survie. Il suffit de rester calme et de demander de l’aide si possible, d’aller s’agripper à un morceau de glace. Il est faux de croire que l’on meure après 15 minutes, cependant, cela s’avère dangereux pour la santé.
Yellowknife, endroit idéal pour le faire.
Yellowknife n’est pas la seule ville à faire vivre ce type d’expérience à ces militaires. En effet, plusieurs autres cohortes militaires partout au pays produisent la simulation.
« Nous essayons à Yellowknife, car le froid est presque garanti et il y a plusieurs places dans le Sud où les températures des mois de janvier et février sont “chaudes” », a soutenu Chris Blancowe. Fait important, la température de l’eau se situe toujours entre zéro et moins un degré Celsius et il en est de même partout. Cependant, c’est la température de l’air qui procure la sensation du froid lorsque les gens sortent de l’eau et qui nécessite la rapidité d’aller se changer.
Lors de l’expérimentation de vendredi dernier à Yellowknife, l’épaisseur de la glace sur le lac se situait entre 2 et 3 pieds et décroissait jusqu’à quelques centimètres au bord du trou. Le plan d’eau dans lequel les employés de l’armée ont sauté était chauffé par le rejet des eaux de refroidissement de la Northwest Territories Power Corporation.
Le caporal-chef Yann Surette, instructeur en survie, a confié que le mot d’ordre lors de ce genre d’opération était « la sécurité d’abord ». Également, ils doivent s’assurer d’avoir les ressources et un plan d’évacuation médicale, une tente chauffée, un personnel qualifié et des gens pour aider en cas d’urgence. Bien que ce soient des gens qui n’en sont pas à leur première expérience, il peut s’avérer dangereux d’expérimenter le Ice breaking drill. Au pays, depuis 1970, un seul décès a été dénombré, et celui-ci était relié à un problème cardiaque du participant.
Également, ce qui a fait l’originalité de Yellowknife c’est bien entendu le climat froid et de fait, les Forces canadiennes en ont profité pour faire vivre cette aventure à leur personnel. Toutefois, les militaires se sont réjouis du doux temps du 8 février et ont exploité les différentes manières de plonger à l’eau.
Aussi, le caporal-chef Surette a mentionné que la glace de la capitale des Territoires est plus dure, qu’elle prend plus d’expansion. Avec les basses températures, elle devient plus épaisse, ce qui ne serait pas le cas ailleurs dans le Sud du Canada. L’épaisseur ainsi que sa composition sont des facteurs dont les instructeurs tiennent compte lors de la réalisation de l’activité.
Et comme tout le monde est propice à un moment ou un autre de vivre une telle situation, les instructeurs ont rappelé qu’il faut être conscient du danger.