Comme vous le savez tous, les eaux peu profondes du Grand lac des Esclaves regorgent de brochets. Cet été, mon fils de onze ans a probablement récolté le brochet de sa vie, ou s’il n’en est pas, il aura probablement de la difficulté à le surpasser. L’événement s’est produit dans le bras Est, en plein mois de juillet : un magnifique souvenir qui restera marqué dans ma mémoire. Laissez-moi vous raconter l’exploit d’un jeune homme en plein délire… Car Alexis a tendance à être surexcité lorsqu’on parle de pêche aux brochets. En somme, le mot brochet a le même effet pour Alexis que le mot écureuil pour les chiens.
Nous profitions d’une accalmie après quelques journées pluvieuses. Le vent n’était pas favorable pour commencer une pêche à la truite grise, alors l’option brochet était unanime. Nous étions dans une baie dotée d’un bassin de dix pieds entouré d’herbes marines, bref un endroit idéal pour les embuscades délibérées des brochets. Nous devions tourner une capsule d’information, et empêcher Alexis de pêcher le brochet était chose cruelle. J’ai donc demandé à mon petit bonhomme de s’installer en avant en fermant la porte de la cabine afin de maximiser l’insonorisation. Les directives étaient claires : fais-toi petit, utilise un leurre léger en effectuant de court lancé. Les conditions furent acceptées et Alexis commença à pêcher son poisson préféré. Ce n’est que quelques minutes après le début du tournage que des éclaboussures suivies par d’énormes bruits saccadés se sont fait entendre le long de mon bateau. On pouvait facilement imaginer un brochet de grosse taille qui se débattait en frappant la coque de mon bateau. Je me suis tourné immédiatement vers Alexis et j’ai aperçu le regard d’un combattant en pleine action. Je me suis penché sur le côté afin d’établir un contact visuel avec l’adversaire d’Alexis et j’ai constaté avec éblouissement un brochet monstre bien accroché. Il était tellement gros qu’il me fallu quelques secondes pour l’admirer avant de prendre action. Le combat fut court et très intense : une montée d’adrénaline. Une séance photo des plus agréable était nécessaire pour immortaliser l’exploit d’un jeune homme.
La pêche aux brochets est très dynamique et il faut varier sa technique et fonction de la période de l’année. Plusieurs facteurs doivent être considérés pour prélever un brochet trophée. Voici les conditions optimales pour débusquer un brochet monstre : mi-juin, à l’intérieur d’une baie peu profonde dotée de plusieurs herbes marines, par une journée ensoleillée et sans vent. Ces gros prédateurs rejoignent les profondeurs afin de chasser les corégones, dès mi-juillet. Il faut donc délaisser les baies peu profondes pour exploiter les eaux plus profondes, une fois que l’eau a atteint 60 degrés Fahrenheit. J’aime bien pêcher le long du Grand lac des Esclaves à partir d’août. Pour être un brochet trophée, le poisson doit mesurer au moins 40 pouces. En effet, on mesure un brochet tout comme l’ombre arctique. Certains poissons, comme la truite grise, doivent être pesés au lieu d’être mesurés, cela varie d’une espèce à l’autre.
Un petit rappel : N’oubliez pas que la chasse à l’ours noir débute le 15 août dans la région du Grand lac des Esclaves.