le Lundi 23 juin 2025
le Jeudi 17 septembre 2015 13:52 Société

Chronique chasse et pêche Une chasse qui a du panache

Chronique chasse et pêche Une chasse qui a du panache
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Encore une fois la chance était à mes côtés pendant ma dernière excursion de chasse à l’orignal. En effet, j’ai prélevé un superbe mâle de près de 60 pouces dans les monts Mackenzie. Je prends quelques instants pour vous illustrer le récit d’un chasseur encore émerveillé face au géant de nos forêts. Encore frais en mémoire, je profitais d’une pause de quelques jours à Whitehorse avant de regagner les montagnes pour mettre tout ça sur papier. Installé confortablement dans une chambre d’hôtel je me lançais avec le sentiment du devoir accompli.
Cette année, je suis accompagné de François Tremblay, un tireur d’élite des forces canadiennes que j’ai connu en Afghanistan. Nous avions le mandat de tourner de superbes images de chasse en montagne. Nous avions planifié une journée de repos après avoir filmé une chasse fructueuse au grizzly et au caribou. Toutefois l’envie d’aller voir l’autre côté de la montagne devant nous devient de plus en plus insupportable. Encore faut-il dire que moi et François souffrons du syndrome de la case blanche. En d’autres mots, impossible de rester à ne rien faire. Nous voilà en branle-bas de combat dans le but d’essayer de voir un ou deux orignaux. Une fois arrivé sur le sommet de la montagne le reflet d’une palette d’orignal vient attirer l’attention de mes yeux qui oscillaient le flanc de la montagne à l’aide de jumelle. Une histoire de quelques secondes pour confirmer le panache d’un mâle dominant. L’excitation s’empare rapidement de nous pour ne laisser aucune place au doute et à la sagesse. Il y avait toutefois un problème, l’orignal était situé environ six kilomètres de nous et il nous faudrait franchir plusieurs obstacles naturels tels que rivières et collines.Une discussion et une approbation unanime étaient donc de mise. La décision est prise, nous allions à la rencontre de celui que nous avion surnommé : Le « buck » de nos rêves.
Nous profitions d’une luminosité de 5 h pour accomplir notre objectif. Après seulement trois heures, le réticule de ma lunette de tir est bien positionné et j’abats l’animal d’un coup mortel. L’adrénaline retombe rapidement et nous réalisons rapidement que nous devions sécuriser l’animal pour revenir le chercher le lendemain matin. Quelques jours auparavant nous avions aperçu cinq grizzlys sur le même flanc de montagne, un événement qui demeurait d’actualité. Nous voilà tintés de sang à retourner de nuit au point de départ. Il nous a donc fallu adopter une stratégie pour éviter les rencontres surprises avec vous savez qui. Une solution de parler pour ne rien dire avait été adoptée afin d’annoncer constamment notre déplacement. Après avoir réinventé le monde trois fois et chanté des chansons qui habituellement animent les soirées de « boys scouts » autour d’un feu, nous arrivions aux véhicules tout-terrain en un seul morceau. Le lendemain la communauté autochtone de Ross River est venue nous aider à sortir le trophée tant convoité. Des formidables gens qui nous on accueilli comme des membres de leur famille. Le soir même, nous avions festoyé à même mon orignal de façon à l’honorer puisqu’il avait donné sa vie pour nous procurer assez de viande pour passer l’hiver. Je peux vous confirmer que rien n’a été laissé derrière de sorte à respecter la nature telle qu’elle le mérite.
Un petit rappel : N’oubliez pas de maintenir un contact visuel aux alentours lorsque vous éviscérez un gros gibier. Les ours peuvent sentir les entrailles à plusieurs kilomètres et certains d’entre eux peuvent avoir le réflex de s’approprier le gibier au sol.