Le Moyen ge est divisé par les historiens en haut Moyen ge (de la chute de l’Empire romain jusqu’au XIe siècle), le Moyen ge central (XIe au XIIIe siècle) et le Moyen ge tardif (du XIIIe siècle jusqu’à la découverte des Amériques). La force directive de la Schola Cantorum de Rome dans l’évolution de la musique savante (musique écrite) est dominante dans l’Occident catholique durant tout le haut Moyen ge. Cette force directive est remplacée au XIIe siècle par celle du Magistrorum et Scholarium Parisiencis (Université de Paris) attaché à la cathédrale de Notre Dame, dont l’influence de sa faculté de musique s’étend au long du Moyen ge central sous le nom Ars Antigua.
La période d’Ars Antigua ne se caractérise pas seulement par l’essor de la polyphonie dans la structure des motets, des conduits, des gymels, des faux-bourdons et des rondeaux lancés par les travaux de Léonin et Pérontin en France; non plus par l’invention des figures de la ronde, de la blanche et de la noire pour représenter sur la portée le temps des notes musicales tel que nous le connaissons aujourd’hui, mais parce que durant cette période, la musique savante rejoint la musique folklorique dans des motets où la voix principalis chante les lignes grégoriennes religieuses et les autres voix (duplum, triplum quatruplun) chantent des vers populaires relatifs à l’amour et aux croisades. C’est dans les convergences de ces facteurs que se produit la jonction entre la musique savante et la musique folklorique.
Les musiques folkloriques qui ont débuté dans l’Antiquité n’avaient pas cessé de se transmettre oralement à l’intérieur des traditions culturelles des peuples du monde, et d’être présentes dans des célébrations familiales et communautaires. La transmission intra et extra culturelle de la musique et des poèmes folkloriques en Europe s’est documentée par la mention des rapsodes et aèdes grecs qui s’accompagnaient par des khitars et lyres. Des communautés celtes, les bardes appartenant aux classes sacerdotales, des druides et des vats transmettent leurs chansons en s’accompagnant par le crouth, instrument musical de la famille des harpes. Chez les Vikings, ces chanteurs itinérants sont les scaldes qui récitent des poèmes et s’accompagnent de harpes. Chez les Bretons, les gleemen s’accompagnent par des harpes et dans le royaume franc, les troubadours et les trouvères sont de poètes chanteurs itinérants qui s’accompagnent par vielles, psaltérions et harpes.
L’auteur anime Trésor de la musique classique,
le dimanche et le mercredi à 21 h sur les ondes de Radio Taïga.