Vous l’ai-je déjà dit ? La lumière du Nord est la plus extraordinaire merveille du monde.
Plus on monte en latitude, plus ça se révèle vrai. Aujourd’hui, c’est une de ces journées géantes où le soleil irradie le ciel entier et te crève les yeux même au travers tes verres fumés. Le ciel est si clair, les teintes si vives, on se croirait dans un avion au-dessus des nuages. Avant l’heure bleue, il y a l’heure jaune et puis l’heure rose. Le plus beau : ce moment où les trois couleurs flânent et ondulent ensemble dans le ciel – avant la métamorphose et la mort derrière les montagnes. Les coquines veillent de plus en plus tard et se lèvent de plus en plus tôt. En route certaine vers l’overdose de clarté, le manque de sommeil, la psychose du printemps. Dans ce climat bipolaire, on vise maintenant l’équilibre, de bien courte durée… Côté ville, tournoi de hockey oblige, il y a plus de monde qu’à l’accoutumée sur la rue principale. Les rires en cascades fusent, les enfants courent libres en pleine rue. Pas de danger. Ici, ça roule lentement et ça s’arrête à des mètres pour te laisser traverser. Les humains d’abord, permettez. En fin de semaine, l’ambiance est à la fête. Ils viennent de toutes les communautés pour l’évènement. Les cousins, les cousines, les retrouvailles, le partage, le festin. Le hockey, beau prétexte ! Dans la salle à côté, des rigodons, des violoneux, des virtuoses de la gigue se font aller les pattes dans l’tapis, comme dans les bonnes vieilles soirées canadiennes qu’on n’a pas connues. Souvent, ce sentiment de flashback, de retour en arrière, de voyage dans le temps… Et swing la patente dans l’fond d’la boite à glace ! Ah ! Et puis bonne nouvelle : la piscine est enfin ouverte ! Alléluia !
En vérité je vous le dit : Le salut est de ce monde !