Les nombreux amis de René Fumoleau ont rendu un hommage à l’image de l’homme d’exception qu’il était : humble, sensible, généreux et rebelle.
« C’était l’homme le plus saint que j’ai côtoyé de mon vivant », constate le vétéran de la politique autochtone, George Erasmus, venu rendre hommage au prêtre qui, dit-il, a galvanisé son engagement politique.
Tour à tour, au site de rencontre ancestral de Wiilideh près de la rivière Yellowknife le 30 aout, les gens qui ont été touchés par celui qui a consacré sa vie au peuple déné, décédé à l’âge de 93 ans le mois dernier, sont venus exprimer leur gratitude d’avoir côtoyé cet homme d’exception.
Tous ont souligné l’œuvre riche de René Fumoleau, mais surtout sa grande générosité et la grâce de son humilité.
Théologie de la libération
Se confiant à Radio-Canada à la suite du décès de son ami, France Benoît soulignait la parenté entre René Fumoleau et l’archevêque Oscar Romero du El Salvador, qu’on associe au courant catholique de la Théologie de la libération. Durant le service commémoratif où se mêlaient prières, chansons, recueillements et témoignages séculiers, cet aspect a été exprimé de maintes façons.
Si le père célébrant catholique a mis l’accent sur l’aspect pieux de l’homme de culte, beaucoup d’autres ont souligné que René Fumoleau faisait dans la prêtrise office de mouton noir et que celui qui a quitté l’ordre des oblats sans pour autant abandonner la prêtrise était plus dédié à l’émancipation des Dénés que révérend envers l’institution de l’Église.
« Le grand leg de René Fumoleau, tranchera l’un d’eux, aura été d’avoir établi les bases pour une décolonisation de l’Église catholique. »