Les changements climatiques sont un des thèmes principaux du nouveau plan d’urbanisme de Yellowknife. Un des objectifs de la municipalité est de réduire sa consommation énergétique.
Le 9 septembre dernier, la Ville de Yellowknife a modifié son règlement municipal no 4469, plus couramment connu sous le nom du règlement du bâtiment (building by-law). Ce règlement porte sur le processus d’acquisition des permis de construction ainsi que sur les normes et procédures qui les entourent. La modification apportée par la municipalité fait en sorte que les normes énergétiques des bâtiments résidentiels seront maintenant 25 % plus élevées que celles détaillées dans le Code national du bâtiment de 2015, et que les bâtiments commerciaux, eux, devront se conformer au Code national de l’énergie pour les bâtiments de 2017.
Les changements
Le changement principal apporté par la municipalité tient à la façon dont ses inspecteurs en bâtiment vont calculer l’efficacité thermique d’une construction. La municipalité est passée d’un modèle nominal à un modèle à facteur R. Ce modèle tient compte de la valeur cumulative de tous les matériaux durant l’assemblage du bâtiment, conformément au Code national. Un deuxième test d’étanchéité devra être effectué avant la finition d’un bâtiment pour détecter toute faille (fuite d’air, par exemple) avant qu’il ne soit trop tard pour intervenir.
La Ville de Yellowknife a tenu un séminaire de deux jours, les 5 et 6 novembre derniers, sur les nouvelles pratiques proposées pour respecter les nouvelles exigences énergétiques. Ce séminaire spécialisé expliquait, à un public de professionnels, les méthodes par lesquelles les normes pouvaient être satisfaites. Dans le contexte nordique, on adopte une approche différente quant à l’isolation : placer près de 70 % de l’isolant à l’extérieur du mur plutôt que dans l’entremur, ce qui permet non seulement une meilleure isolation du bâtiment, mais aussi de résoudre plusieurs problèmes tels que la mauvaise aération pouvant amener la formation de condensation et de moisissures. Plusieurs techniques pour éviter les fuites d’air et les pertes thermiques ont été présentées. L’usage de fenêtre à quadruple ou à triple vitrage combiné avec un encastrement isolant sera de rigueur avec les nouvelles normes. La forme même des maisons influence leur rendement énergétique et on pourra peut-être voir un impact sur le genre de maisons qui seront bâties : des maisons qui sont en forme de L sont moins efficaces énergétiquement qu’une maison simplement rectangulaire, par exemple.
L’impact de ces changements
Un tel changement ne portera pas fruit rapidement. Le règlement s’applique aux nouveaux bâtiments, agrandissements, rénovations et reconstructions. Il laissera ainsi le parc de bâtiments résidentiels et commerciaux existant intouché. Ce sont les nouveaux bâtiments qui seront énergétiquement plus sophistiqués. L’impact de ce règlement dépendra donc en un premier temps du développement immobilier et en un deuxième temps, d’un remplacement du parc de bâtiments de plus en plus désuet – physiquement et énergétiquement.
Dans un contexte subarctique, un rapprochement vers l’idée des maisons passive, c’est-à-dire des maisons caractérisées par une perte énergétique minimale et nécessitant un investissement minimal en énergie pour être chauffées, est un développement logique alors que se garder au chaud est une priorité universelle dans un tel climat. L’usage énergétique des logements résidentiels et des espaces commerciaux compte pour la grande partie des émissions de CO2 de Yellowknife, selon le Corporate and Community Energy Action (2015-2015) de la Ville. Une transition vers des bâtiments écoénergétiques se traduit directement en une baisse de consommation d’électricité, de mazout, de gazoline et d’autres ressources non renouvelables.