Les 31 janvier et 1er février derniers, jeunes et moins jeunes se sont affrontés sur les tapis de l’Arctic Open de judo. Le tournoi, depuis quatre ans basé à Yellowknife, s’est exilé pour la première fois dans le nord du territoire, à Inuvik. Au cours de la première journée, des judokas ont évoqué leur parcours et ce que le judo avait apporté dans leur vie. Quatre « classes », formées pour l’occasion, ont pu poser toutes les questions avant de se lancer à bras le corps dans la pratique. Et le lendemain, place à la compétition. Au total, trois équipes étaient présentes : le Yukon, Yellowknife et Inuvik.
Selon Whitney Weaver, entraineuse de l’équipe de Yellowknife, le tournoi a été un réel succès : « C’était très amusant et enrichissant de les voir, ç’a été une très bonne année et on a été très impressionné par l’équipe d’Inuvik. » Nicolas Brisson, gestionnaire des évènements et du développement sportifs de la fédération Judo Canada — basée à Montréal — était également présent. Judoka français arrivé au Canada il y a environ un an et demi, il a découvert pour la première fois un tournoi organisé aux Territoires du Nord-Ouest. Et il n’a pas été déçu du voyage : « J’étais assez étonné de l’implication, de la mentalité, du côté combattif et technique, détaille-t-il. Par le biais d’un programme sportif, on peut ramener les jeunes à un objectif, et les remettre sur le droit chemin dans certains cas. »
Un manque de financement ?
Contrairement au Québec, les moyens développés autour d’une pratique sportive comme celle-ci sont nettement inférieurs, ce que déplore Mario Desforges, figure du judo à Yellowknife. D’après lui, le problème majeur du judo dans les territoires, c’est la cohésion liée au financement. « [Judo Canada] doit s’occuper du développement au niveau national, mais ils sont pris dans l’engrenage compétitif olympique, alors seulement un fin budget est alloué au développement », regrette-t-il. Cependant, toujours selon lui, la fédération n’est pas en cause. « C’est la façon dont la structure des organismes gouvernementaux impose [les financements]. »
Alors, quelles sont les actions de Judo Canada dans des régions comme les TNO ?
« On tente de comprendre et on essaye de trouver des solutions adaptées », comprend Nicolas Brisson avant d’ajouter : « On ne peut pas appliquer les mêmes solutions au Québec que pour le TNO, il y a des passionnés du judo, donc on essaye de faire au mieux. » La prochaine compétition aura lieu en novembre prochain, et cette fois, retour à Yellowknife.