De passage à Yellowknife, TakingITGlobal faisait la promotion de son programme destiné aux jeunes. Dans le viseur, la communauté francophone.
Cet organisme basé à Toronto est financé par le gouvernement du Canada et plus précisément par le programme Service jeunesse Canada. Selon son sit Web, il s’est donné pour mission de « permettre aux jeunes de comprendre les plus grands défis du monde et d’agir en conséquence ».
Une mission digne de celle d’un superhéros moderne de laquelle a notamment émergé un programme, Jeunes en action. Ce dernier subventionne des projets imaginés par des jeunes canadiens, de 15 à 30 ans. L’objectif : donner à la jeune génération les moyens d’améliorer le futur de sa communauté. Le programme s’adresse aux anglophones comme aux francophones. Pour Eva Jomphe, coordinatrice de l’engagement auprès de la jeunesse francophone, n’importe qui peut se sentir concerné : « C’est la beauté de ce programme, certains ont des projets plus environnementaux, d’autres plus culturels, explique-t-elle. On a un éventail extrêmement large. »
Trois niveaux de subventions
« Nous offrons trois types de subventions avec lesquelles les jeunes peuvent réaliser des projets », détaille Eva Jomphe. Le premier niveau de subventions de 250 dollars permet de financer un simple évènement. Le second, de 750 dollars, permet de concevoir de plus grandes idées comme un jardin communautaire. Le troisième et dernier échelon est de 1 500 dollars. Il est conçu pour des projets à grande échelle et nécessite un mentor. Par exemple, l’aménagement d’un espace de théâtre dans un centre communautaire. Conception, gestion de budget, publicité… Les maitres d’œuvre restent de bout en bout les créateurs du projet.
« Nous les accompagnons, mais ce sont toujours eux qui conduisent leur projet, on essaye de ne pas leur dicter quoi faire et comment le faire », de dire Eva Jomphe avant d’ajouter : « Ils ont la solution; nous avons la subvention. »
Et aux TNO ?
L’équipe du programme Jeunes en action voyage sur l’ensemble du Canada afin de rencontrer le plus grand nombre de jeunes prêts à s’impliquer. Aux Territoires du Nord-Ouest, la coordinatrice ne fera qu’un arrêt à Yellowknife. Environ 200 projets ont émergé dans la capitale au cours de ces deux années. Parmi eux, Eva Jomphe évoque deux actions francophones qui l’ont tout particulièrement marquée. Celle de Viviane, 16 ans, qui a amassé des vêtements d’hiver dans son quartier avant de les donner à une œuvre de charité. Ou encore Valérie, 26 ans, qui, grâce à une dotation de 1 500 dollars, a créé en 2018 un projet intitulé « Connexion intergénérationnelle ».
Pendant quelques séances, elle mettait en relation des nouveaux arrivants et des personnes de la communauté dénée.
« Deux très beaux projets de la communauté francophone à Yellowknife », souligne Eva Jomphe.
Réussir à capter les communautés
Aux TNO, deux associations communautaires sont partenaires du programme : Dechinta Initiatives et Rainbow Coalition of Yellowknife.
Le premier s’occupe de la recherche et de l’apprentissage de la culture autochtone tandis que la seconde soutient la jeunesse queer.
Quetzala Carson promeut Jeunes en action et est basée à Yellowknife. « Le but est d’essayer de comprendre les relations déjà existantes avec les communautés et de tenter de les rendre encore meilleures », explique-t-elle.
Provoquer un impact et le faire durer, voilà le cœur de la problématique du programme. Du côté des acteurs francophones, il n’y a pour l’instant aucun partenaire.
« On a besoin de ces relations précieuses avec les organismes sur place qui connaissent la réalité et les besoins de cette communauté, constate Eva Jomphe. C’est pour cela que je suis à Yellowknife. »
Cela fait maintenant deux ans que le programme existe. Plus de 2 000 projets ont été montés durant ce laps de temps.
Fière, Eva Jomphe conclut dans un sourire : « Et nous venons d’apprendre que [notre programme est] renouvelé pour une autre année. »