Comment je vais faire…? Il a dit : prends juste ton gaz égal, ça va ben aller. Prends ton gaz égal ! Modère tes transports. Wô les moteurs, Speedy Gonzalez. Lâche la pédale. Slaque la poulie. Toujours sur une pinotte. Calme-toi le pompon. Calme-toi les nerfs. Relaxe tes hormones. Fais pas trop de bulles. Pète pas trop de broue. Énerve-toi pas le poil des jambes. Mets-y les breaks un peu. Vas-y tranquille. Prends ça mollo. Mets de l’eau dans ton vin. Grimpe pas dans les rideaux. Marche pas au plafond. Mange tes croûtes. Étouffe-toi pas avec des miettes. Oublies-pas ton chapeau. Lâche-moé le bicycle. Saute pas ta coche. Mange pas tes bobettes. Respire par le nez. Fais la bonne fille. Sois belle et tais-toi. Sois sage et ta gueule. Crache pas le morceau. Motus et bouche cousue. Change tes mots en chants sauvages, en cris primaux. Sois sûre d’une chose. Cherche et trouve. Chat et souris. Échelles et serpents. Tout ce qui s’élève, redescends. Crache pas trop dans les airs. Pose tes baguettes à terre. Lâche la pelle à nuages. Remets les barreaux de l’échelle. Déchire les ailes des serpents. Tourne ta langue sept-mille fois dans ta bouche. Donne-la surtout pas au chat. Saoule-toi direct aux mamelles du mystère de la vie. Mets-ça dans ta pipe. Étouffe-toi pas, y’en reste encore.

La peau brulée, piquée, grafignée, pleine des ecchymoses de l’amour et du hasard. Tout comme le soleil, tu n’as presque pas fermé l’œil de la nuit. Te souviens des fêtes de la Saint-Jean de ton adolescence. La nuit du 23, en grand, sur les plaines d’Abraham. Pas de scène, pas de show, pas de police, pas de programmation ou d’organisation particulière, sinon un feu immense sans clôtures autour. Des milliers et des milliers et des milliers de francos contents qui se défoncent et font la fête en toute harmonie et liberté. Des jams de musique et des tentes partout. Du monde high, du monde soul, des inconnus qui se french au passage. De l’amour et de la joie à profusion. Des levers de soleil mémorables sur le fleuve Saint-Laurent. L’euphorie collective pour un bon douze heures de temps. Assurément, la plus belle et excessive veillée de l’année ! Maintenant : Hey guys, where’s the party? Les temps ont bien changé…