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le Jeudi 18 novembre 2021 15:03 Société

Aide financière en cas de catastrophe : un défi pour certains

Aide financière en cas de catastrophe : un défi pour certains
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Remplir des formulaires du gouvernement n’est pas accessible à tous. Le maire de Fort Simpson espère que la Croix-Rouge va épauler ses citoyens pour recevoir l’aide à laquelle ils ont droit.

La maison de Walter McPherson, située sur le plateau à Fort Simpson, a été rapidement submergée par la crue printanière du fleuve Mackenzie, début mai. Il vit ailleurs en attendant qu’elle soit remplacée, mais il éprouve des problèmes avec la réclamation de ses biens.

Fin juin, le gouvernement territorial avait annoncé qu’il assumerait tous les couts pour réparer les domiciles, qu’il élèverait des maisons, qu’il remplacerait des résidences irréparables et qu’il couvrirait des articles endommagés jusqu’à une indemnité maximale pouvant atteindre 80 % ou 100 000 $.

« J’avais un réfrigérateur, une laveuse, une sécheuse et trois motoneiges », donne-t-il Walter McPherson en exemple, rencontré lorsqu’il était de passage à Yellowknife. Le rapport des évaluateurs qu’il a reçu ne liste qu’une seule motoneige et aucun des autres items. Le total est bien en deçà de 100 000 $.

À l’origine du problème, croit-il : ce n’est pas lui qui a rempli les papiers, car il est analphabète fonctionnel. « J’ai dit à Kevin Menicoche [Surintendant régional adjoint au MACA] ce que j’ai perdu. Il a pris quelques notes. Il y avait une autre personne avec lui et il était occupé, il était pressé. Il aurait dû prendre le temps de s’assoir et de me demander posément tout ce que j’ai perdu. »

« Je me suis senti négligé, car il s’est dépêché au lieu de m’écouter », se désole-t-il. Résultat : il affirme que plusieurs de ses biens ne figurent pas au rapport des évaluateurs et ne seront ainsi pas remplacés.

Le maire de Fort Simpson, Sean Whelly, constate que plusieurs de ses citoyens sont analphabètes fonctionnels ou ont du moins du mal à remplir des formulaires typiques du gouvernement. « C’est difficile d’imaginer le frein que ça représente pour des personnes qui ont déjà souffert », dit-il.

Qu’arrive-t-il si des erreurs sont survenues en remplissant la liste des éléments pour l’évaluation des dommages ? Jennifer Young, au ministère des Affaires municipales et communautaires, a répondu : « S’il y a eu une erreur administrative et/ou si des informations factuelles (reçus, photos, documentation, etc.) fournies ont été omises, un requérant peut faire appel de la décision auprès du sous-ministre du MACA dans les 30 jours suivant celle-ci. »

Elle en a profité pour rappeler que l’aide financière en cas de catastrophe n’est « pas un programme d’assurance » et que ça ne remplace pas 100 % du contenu endommagé ou détruit. Elle ajoute : « Le rapport des évaluateurs n’est pas basé sur le contenu actuel de la maison d’un individu, mais plutôt sur une méthodologie appliquée à toutes les maisons. Cette façon de procéder a permis au gouvernement des Territoires du Nord-Ouest de traiter équitablement tous ceux qui ont subi des pertes à cause d’un désastre naturel. »

« On encourage l’individu à contacter le surintendant régional du Dehcho au MACA pour obtenir des informations additionnelles et de l’assistance afin de revoir l’information de l’application », conclut-elle.

Quelques autres personnes inondées ont affirmé à Médias ténois ne pas avoir eu de problèmes avec leur réclamation, mais elles l’ont remplie elles-mêmes.

En attendant, le village de Fort Simpson et la Première Nation Li´i´dli?i? Ku´e´ ont commencé à collaborer avec la Croix-Rouge pour démarrer un projet sur la santé mentale et le bienêtre dans la collectivité à la suite des inondations. « Une petite partie du projet est de s’assurer que les individus qui n’ont pas souscrit à l’aide financière auront le soutien pour le faire », affirme le maire Sean Whelly. Ceux embourbés dans les démarches ou qui se considèrent victimes d’erreurs pourront ainsi cogner à une nouvelle porte.

« Il y a plusieurs cas où le MACA a raté une occasion de promouvoir leur programme d’aide financière en cas de catastrophe et d’assister les individus plus directement, continue le maire. Je crois qu’il y a eu un manque de volonté de la part du MACA et du GTNO d’accepter les vrais couts de l’inondation pour plusieurs résidents et entreprises. »