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le Jeudi 27 janvier 2022 17:10 Société

La librairie Book Cellar change de propriétaire

La librairie Book Cellar change de propriétaire
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Jennifer Baerg Steyn, qui a travaillé à la librairie après son arrivée de Colombie-Britannique en 2017, rachète le magasin à sa créatrice, Judith Drinnan.

Lambert Baraut-Guinet
IJL – Réseau.presse – L’Aquilon

Après avoir construit pendant près de 40 ans la renommée de la librairie Book Cellar aux Territoires du Nord-Ouest, Judith Drinnan a décidé de passer le flambeau à une de ses anciennes employées, Jennifer Baerg Steyn.

Arrivée de Vancouver aux TNO en 2017 pour suivre son époux, Mme Baerg Steyn a d’abord travaillé en tant que répartitrice sur les routes de glace, puis au Book Cellar avant de quitter un an plus tard pour un emploi au gouvernement. Un parcours à l’image de celui que la libraire avait avant de s’établir au Nord, elle qui décrit son passé professionnel comme polyvalent.

Au moment même où Mme Baerg Steyn commence à remettre en question le fait que « son job au gouvernement soit vraiment le poste rêvé », la crise de la COVID-19 éclate. Et avec la fermeture des établissements universitaires et l’interdiction de voyager, les possibilités de reprendre une formation se sont vite réduites. C’est à ce moment que la future propriétaire de la librairie se souvient à quel point elle avait apprécié y travailler quelque temps auparavant.

« C’est comme ça que la discussion a commencé. Imaginer à quel point cela pourrait être passionnant de gérer une boutique comme le Book Cellar. »

Ce n’est qu’en novembre 2021, après une longue année de démarches administratives, qu’elle pourra enfin quitter son emploi au gouvernement pour se consacrer totalement à la reprise du Book Cellar.

 

Des changements, mais pas trop

S’il est évident que tout changement de propriétaire suscite un certain nombre de modifications, la nouvelle propriétaire l’assure : « Les changements ne seront dans un premier temps que cosmétiques. » Elle reconnait que « Yellowknife est une ville de transition, et une ville qui tient à ses traditions et usages, et [qu’elle] ne souhaite pas être cette personne qui arrive, change le magasin du tout au tout et cause du chaos ».

Mme Drinnan n’a pas souhaité répondre à nos questions, mais sa successeure nous l’a assuré : elle et son mari sont « tout à fait conscients que ce magasin est son héritage et qu’il faut en prendre soin ». Et si Mme Drinnan travaille encore dans les coulisses le temps de la transition, par exemple pour gérer certaines commandes, elle laisse à la nouvelle propriétaire la gestion quotidienne du magasin et les affaires courantes.

 

Une communauté francophone de plus en plus exigeante

Comme Mme Baerg Steyn l’admet rapidement, « une bonne partie des commentaires que j’ai, notamment sur les réseaux sociaux, concerne les ouvrages en langue française ».

« Les gens veulent plus de contenu en français, pour les adultes notamment et pas seulement pour les enfants. C’est un travail en cours, et nous allons mesurer notre succès à faire croitre cet aspect et utiliser les ressources que nous avons ici, à Yellowknife. »

De son propre aveu, Baerg Steyn n’est pas francophone, et visiblement cela ne facilite pas la tâche pour avoir un accès simple à des ouvrages en français.

« Parfois également les traductions ne sont pas assez bonnes pour un lectorat francophone, pas assez authentiques. Nous avons reçu des commentaires sur ce problème. Nous avons également des relations avec les maisons d’édition et les distributeurs francophones qui ne sont pas toujours faciles. »

Pour garnir les rayons en français, la propriétaire a donc un besoin d’informations et d’avis de ses lecteurs et lectrices.
« Nous sommes toujours prêts à recevoir tous les commentaires négatifs de nos clients. Les positifs aussi bien sûr. Mais c’est vraiment quelque chose que nous voulons améliorer pour combler les besoins de tout le monde dans la communauté. »