Tous les cinq ans, Statistiques Canada révèle les données de son recensement national. Les chiffres de la dernière période, qui couvre de 2016 à 2021, montrent une croissance nette du point de vue national, mais une perte de population aux Territoires du Nord-Ouest, particulièrement dans les petites collectivités.
Lambert Baraut-Guinet
IJL – Réseau.presse – L’Aquilon
Le recensement de la population canadienne, réalisé tous les cinq ans par le gouvernement, a livré ses premiers résultats le mercredi 9 février 2022. Centré sur la démographie, le premier volet de données montre les variations de population dans les territoires, les provinces et municipalités du pays. Les Territoires du Nord-Ouest enregistrent une perte nette d’environ 700 habitants, soit 1,7 % de population en moins. Les autres territoires s’en sortent mieux : le Nunavut enregistre une croissance de 2,5 %, alors que le Yukon affiche la meilleure croissance proportionnelle à sa population de l’ensemble du pays, avec 12,1 %.
Avec une hausse de la population de 5,2 % sur cinq ans, le Canada compte presque deux-millions d’habitants en plus qu’en 2016. Cette croissance, la meilleure du G7 (qui compte, hormis le Canada, la France, l’Allemagne, l’Italie, le Japon, le Royaume-Uni et les É.-U.), est notamment due à une forte immigration. Bien que supérieure à celle enregistrée en 2016, qui était de 5 %, cette croissance a tout de même été freinée par la crise de la COVID-19, le ralentissement des politiques d’immigration et la fermeture des frontières en 2020.
« Bien que le début de la pandémie ait ralenti la croissance démographique, qui est passée d’un niveau record en 2019 à son taux de croissance le plus faible en un siècle en 2020, peut-on lire dans le communiqué de Statistique Canada du 9 février, le rythme de croissance de la population du Canada reste le plus élevé du G7. »
Des treize territoires et provinces, seules deux affichent une croissance négative : les Territoires du Nord-Ouest et la province de Terre-Neuve-et-Labrador (-1,8 %). Aux TNO, cette diminution, qui se traduit par une perte nette d’environ 700 habitants, est particulièrement visible dans les centres régionaux. Yellowknife a gagné 800 habitants en cinq ans, alors que Hay River, Inuvik et Fort Smith en ont perdu respectivement 450, 100 et 300. Le triste record de perte relative de démographie revient à Enterprise, petite collectivité au sud de Hay River, qui a vu sa population diminuer de près d’un tiers, passant de 106 à 75.
Les autres territoires du Nord canadien voient, quant à eux, leurs populations augmenter. Avec un gain de 12,1 %, le Yukon compte désormais 40 232 habitants, et se rapproche des TNO qui en comptent 41 070. Le Nunavut gagne un millier d’habitants et en compte aujourd’hui presque 37 000.
Dans les capitales des trois territoires, les variations du nombre de logements privés suivent fidèlement celles de la population. À Whitehorse, où la population a crû de 12,4 %, le nombre de logements privés a, quant à lui, augmenté de 11,8 %. À Yellowknife, où la croissance démographique demeure moins importante (3,9 %), le nombre de logements n’a augmenté que de 2,8 %. À Iqaluit, enfin, la perte nette d’habitants est corrélée avec une diminution de presque autant de logements (-3,6 %). Ces deux variables évoluant de manière synchrone, la crise immobilière que connaissent les villes du Nord canadien ne semble pas en phase d’être résolue, quand bien même la démographie, et donc la pression sur les logements vacants, semble diminuer à certains endroits.
Les autres volets du recensement, qui couvrent les transformations démographiques, la scolarité, la religion, le revenu, la langue ou encore les Premières Nations, seront dévoilés tout au long de l’année 2022.