le Vendredi 9 mai 2025
le Jeudi 7 avril 2022 15:50 | mis à jour le 6 mai 2025 23:25 Société

Un printemps musulman

Un printemps musulman
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Entre les nouvelles du projet de construction de la nouvelle mosquée, la fin des restrictions sanitaires et des contraintes sur les rassemblements et le début du mois de ramadan, le mois d’avril sera bien rempli pour la communauté musulmane de Yellowknife.

Le mois de ramadan a commencé le 2 avril, au lever du soleil. Pendant 30 jours, comme partout dans le monde, les musulmans de Yellowknife respecteront le jeûne quotidien du lever au coucher du soleil.

« Le mois de ramadan est un mois spécial, émaillé d’activités spécifiques : il y a le jeûne, puis la prière, puis la lecture et l’écoute du Coran », explique le président du Centre islamique de Yellowknife, Nazim Awad.

À l’issue de ces trente jours, qui correspondent au neuvième mois du calendrier islamique, les membres de la communauté se réunissent pour fêter l’Aïd-el-Fitr, la rupture du jeûne. « Nous louons une salle spéciale et spacieuse où nous pouvons organiser un repas de la communauté, poursuit Nazim Awad. C’est ce qui sera fait cette année encore. Nous distribuerons également des bonbons aux enfants pour qu’ils sachent que c’est un jour spécial à célébrer. » Une occasion, aussi, de s’ouvrir aux autres communautés et de « partager la culture et les valeurs de l’islam ».

« Le mois du ramadan est spécial pour les musulmans, mais, en tant que communauté à Yellowknife, nous sommes toujours prêts à saisir toutes les occasions de nous connecter avec d’autres communautés et de rassembler les gens. Si des personnes souhaitent faire l’expérience [de participer à la rupture du jeûne], vous êtes les bienvenus. »

Un mois de prière et de réunions pour la communauté musulmane, qui se déroulera, pour la troisième année consécutive, sans véritable structure pour les accueillir. Depuis la démolition de la mosquée en 2019, le Centre Islamique de Yellowknife loue un local pour permettre à un petit nombre de ses pratiquants de se réunir pour la prière.

Ce qui est « clairement insuffisant », comme le racontait Awad à Médias ténois l’année dernière, « une mosquée, c’est plus qu’un endroit de prières ; c’est un lieu où l’on apprend, où l’on enseigne, où l’on partage, où l’on s’entraide et se soutient, dit-il. On y est tous comme des frères et sœurs et c’est important aussi pour les jeunes. »

Awa Some-Zan, membre de la communauté musulmane arrivée à Yellowknife en 2020 après la destruction de la mosquée, abonde dans le même sens : « Les gens se débrouillent, explique-t-elle. Pendant le mois de ramadan, c’est tellement important que les gens puissent se rencontrer le soir pour rompre le jeûne ensemble, c’est un moment de communion. »

Un sentiment partagé par Awad, qui conclut : « Nous prions continuellement pour que la construction s’achève, et nous espérons qu’elle sera construite en 2022-2023. »

 

Un vœu qui pourrait être réalisé dès cette année

Mardi 29 mars, l’Agence canadienne de développement économique du Nord a annoncé investir 686 910 $ dans la seconde phase du projet construction du nouveau centre islamique.

Une somme conséquente et une aide bienvenue qui ravissent le responsable du projet pour la branche canadienne de l’Association islamique d’Amérique du Nord (ISNA Canada), Fouzan Khan. « Nous pouvons maintenant aller de l’avant avec la construction de la phase deux du projet, annonce-t-il. Cette phase comprendra la construction de la structure extérieure et son imperméabilisation. » Cette phase « devrait être terminée d’ici fin aout », et permettra aux musulmans de la ville d’avoir à nouveau un endroit où se retrouver et pratiquer leur religion.

« Il s’agira du premier centre culturel musulman à Yellowknife et il sera en mesure de répondre aux besoins de près de 600 musulmans qui vivent dans cette région en offrant des programmes importants, ajoute Fouzan Khan. Des conseils en santé mentale, des programmes pour les jeunes, une banque alimentaire et d’autres programmes que nous offrons dans nos autres centres seront offerts à Yellowknife une fois que la construction sera complétée. »

La construction de la mosquée avait notamment pris du retard à cause de la pandémie. « Les problèmes d’approvisionnement ont été un défi à travers le Canada », explique le président d’ISNA Canada. Il précise que la somme allouée par l’Agence canadienne de développement économique du Nord est un soulagement, même si elle « ne couvre pas 100 % du cout de la phase deux, mais elle en couvre une partie importante. » Suffisante, visiblement, pour anticiper la réouverture du centre, et donc peut-être une édition 2023 du ramadan avec une toute nouvelle mosquée pour la communauté musulmane.

Une excellente nouvelle, confirme Awa Some-Zan, qui attend la mosquée avec impatience. Elle souhaite « qu’au moins les gens puissent se retrouver ensemble ». « Parce que, comme on dit, enchaine-t-elle, en communauté, ensemble, on a plus de forces. Aller prier ensemble, ça donne beaucoup de bénédiction. »

« Dans chaque religion, il y a un lieu de prière, pour que les gens puissent se réunir pour prier. Chaque religion doit avoir une maison de Dieu. »