Depuis dimanche 15 mai au soir, les habitants de Hay River peuvent officiellement rentrer chez eux, même si pour beaucoup, l’état des bâtiments et de la ville ne permettra pas de se réinstaller durablement avant longtemps. Solidaire des habitants du Slave Sud, le gouvernement des TNO s’engage à accompagner de son mieux les personnes évacuées dans leurs démarches. Pour mieux accueillir les personnes sinistrées, la capitale des Territoires du Nord-Ouest a transformé son centre sportif en refuge.
Dans l’après-midi du dimanche 15 mai, la mairesse de la ville de Hay River, Kandis Jameson, a annoncé que les habitants étaient officiellement autorisés à rentrer chez eux à compter de 18 h le même jour.
Un plan de réouverture a été mis en place par la ville, et détaille les conditions dans lesquelles se trouvent les différents endroits de la ville, et le niveau de sécurité qui en découle. « Certains espaces de la ville n’ont aucun service, ni eau, ni égouts, ni électricité », a annoncé Mme Jameson dans son discours.
En conséquence de quoi elle a ajouté que, dépendamment de l’endroit où les sinistrés souhaitent retourner, certaines personnes « devraient rester dans les centres d’accueil, ou ailleurs » en sécurité, jusqu’à ce que les besoins primaires en eau et en électricités soient réinstallés.
La Première Nation K’atl’odeeche a, elle, attendu le lundi 16 mai pour publier sur Facebook un communiqué informant la population que les retours seront possibles dans certaines zones de la réserve à partir du 17 dans l’après-midi.
Plus tard dans la soirée, le gouvernement des TNO a mis en ligne un communiqué listant les choses à savoir pour les sinistrés souhaitant retourner à Hay River, et récapitulant les dernières informations disponibles sur la situation dans les différentes localités.
Les membres du GTNO pendant la conférence de presse du jeudi 12 mai 2022. La première ministre Caroline Cochrane (deuxième personne en partant de la gauche) et le ministre des Affaires municipales et communautaires Shane Thompson (à sa gauche), ont souligné leur soutien aux sinistrés de Hay River et de la Première Nation K’atl’odeeche. (Crédit photo : Lambert Baraut-Guinet)
Des réactions partout aux TNO
Si le gouvernement s’engage à aider les habitants sinistrés, la reconstruction et les indemnisations pourraient prendre des mois voire des années à arriver.
Pour rappel, près de 4 000 personnes ont dû être évacuées depuis le samedi 7 mai à cause de la montée des eaux de la rivière au Foin. Les ordres d’évacuation ont touché progressivement l’ile Vale, la Première Nation K’atl’odeeche, les Paradise Gardens, puis, dans la nuit du 11 au 12 mai, le centre et la totalité de la ville de Hay River.
« La situation est désastreuse, et je veux que les résidents déplacés sachent que l’ensemble des TNO pense à eux en ces temps difficiles, » a annoncé la première ministre Caroline Cochrane en ouverture de la conférence de presse que le GTNO a tenue hier jeudi 12 mai.
« Au bon moment, et quand nous pourrons évaluer l’étendue des dégâts, je m’engage à assurer que nous serons en mesure d’accompagner la reconstruction et le retour dans les collectivités aussi vite que possible », a poursuivi Caroline Cochrane.
La solidarité réactive à travers les TNO
Les personnes évacuées de la ville de Hay River, qui ont majoritairement trouvé refuge à Enterprise ou dans les hauteurs autour de la ville dans la nuit de mercredi à jeudi, se sont provisoirement installées dans les différentes collectivités alentour, parfois même jusqu’à Yellowknife, le temps que l’eau reflue et que la reconstruction commence.
Laura Gareau, sous-ministre assistante des Affaires municipales et communautaires, a expliqué que des bus étaient mis en place pour opérer la liaison entre Enterprise et Yellowknife, où les personnes peuvent être accueillies au centre d’enregistrement et d’accueil du Multiplex.
Depuis l’annonce de dimanche soir, des bus sont également prévus pour ramener les familles sinistrées à Hay River. Les renseignements à ce sujet sont à trouver à l’accueil du Multiplex. La compagnie Air Tindi a également annoncé que leurs vols de Yellowknife vers Hay River seraient gratuits pour les familles et personnes sinistrées, et ce jusqu’au 24 mai.
Un plan d’aide ajusté
Interrogé sur les démarches administratives et le plan d’aide d’urgence du GTNO, le ministre Thompson a assuré que « le plan en matière de politique d’urgence a été amélioré » depuis l’année dernière et les inondations catastrophiques qui ont touché les collectivités de Jean Marie River et Fort Simpson.
« Il n’est peut être pas parfait, mais il est définitivement meilleur qu’il ne l’était auparavant, » a-t-il ajouté. Plus de précisions devraient être communiquées dans les jours à venir.
Les aides d’urgences et les frais engagés par le gouvernement sont en cours d’évaluation, et, même si les couts risquent d’être très importants pour le GTNO, la première ministre Cochrane assure « que cela ne mènera pas le territoire à la faillite ».
Le gouvernement fédéral soutient financièrement les autorités territoriales dans ce genre de situation, explique la ministre Cochrane.
Elle précise également que « même si le processus pour les inondations de l’année passée n’est pas encore finalisé, » le gouvernement territorial sera remboursé de ses dépenses.