le Mercredi 7 mai 2025
le Jeudi 23 mars 2023 13:24 | mis à jour le 6 mai 2025 22:54 Société

Fin de la grève à Yellowknife

Fin de la grève à Yellowknife
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Ça y est, les employés municipaux sont de retour au travail, avec plus d’argent dans leurs poches.

La grève des employés municipaux a pris fin à Yellowknife vendredi dernier, le 17 mars, après plus de 5 semaines de piquetage. Les citoyens peuvent depuis ce mardi accéder à la piscine, au complexe sportif, à l’aréna, à la bibliothèque ou à l’hôtel de ville, entre autres, tous fermés durant la grève. La reprise est progressive pour d’autres services, information que l’on retrouve sur le site internet de la Ville.

La nouvelle convention collective, valide du 1er janvier 2022 au 31 décembre 2023 offre 3 % d’augmentation salariale pour 2022 et 2,75 % d’augmentation salariale pour 2023, soit un intérêt composé de 5,83 %, à quelque 200 employés. La municipalité versera aussi un montant forfaitaire aux employés à la signature de la convention collective : chaque employé à temps plein recevra 1800 $, celui à temps partiel ou saisonnier 850 $ et, celui occasionnel à temps partiel, 300 $. Pour un employé à temps plein qui a un revenu annuel de 75 000 $, par exemple, un montant forfaitaire de 1800 $ équivaut à 2,4 % de son salaire.

Depuis le début des négociations, la Ville n’offrait que 2 % d’augmentation salariale. Sa dernière offre dont les détails ont été partagés, le 13 février, prévoyait un montant forfaitaire de 1500 $, 750 $ et de 250 $ pour les mêmes catégories d’emploi. Le Syndicat n’a dévoilé ses demandes que le 22 février et réclamait alors une augmentation de 3,75 % en 2022, de 3,75 % en 2023 et un montant forfaitaire de 1000 $, 500 $ et de 250 $.

« C’est formidable d’être sortis de l’impasse et d’avoir un accord », lance la directrice municipale, Sheila Bassi-Kellett, en entrevue téléphonique. Même s’il est plus généreux que désiré, « il reflète la réalité du marché », dit-elle. « Il y a parfois eu des confrontations, ce qui n’est pas agréable, mais je suppose que c’est la nature des négociations. Nous pouvons désormais concentrer nos énergies à servir les citoyens et à travailler en équipe. »

Les Yellowknifiens pourraient s’attendre à une légère augmentation de taxes à cause des augmentations salariales. « Nous pouvons faire face aux augmentations négociées dans le cadre de notre budget actuel […], mais toute augmentation crée un impact. Le prochain budget n’est pas élaboré et nous espérons toujours trouver de nouvelles recettes pour équilibrer le tout, mais si ce n’est pas le cas, ça pourrait avoir un léger impact sur les taxes », affirme la directrice municipale.

Lorraine Rousseau, vice-présidente exécutive régionale pour le Nord de l’Alliance de la Fonction publique du Canada, avait pour sa part déclaré dans un communiqué, peu après l’approbation de la nouvelle convention par ses membres, que « tous les travailleurs méritent des salaires équitables et un gain pour l’un est un gain pour tous. »

La grève avait été déclenchée le 8 février, faute d’une entente pour renouveler la convention collective échue depuis le 31 décembre 2021. La Ville et le syndicat sont parvenus à un accord le samedi 11 mars et celui-ci a été ratifié par la majorité des membres du syndicat le vendredi suivant.

 

D’autres négos bientôt

La nouvelle convention collective vient d’entrer en vigueur, mais expirera dans neuf mois. Pourquoi ne pas avoir convenu d’une convention plus longue ? Sheila Bassi-Kellett explique que le mandat de la Ville, au début des négociations en 2021, consistait à miser sur un accord plus court pour laisser la poussière retomber après la pandémie, et que, « fin 2022, début 2023, il n’était pas possible de changer ce mandat ».

Le centre d’information touristique, de même que d’autres installations municipales comme la piscine ou la bibliothèque, ont rouvert leurs portes à la population ce mardi.
(Photo : Cristiano Pereira)

Gayla Thunstrom, présidente du Syndicat des travailleurs du Nord, nous a fait savoir par courriel que « l’équipe de négociation souhaitait une convention plus longue, mais que l’employeur a refusé ». Elle écrit cependant que « normalement, les syndicats préfèrent les conventions collectives plus courtes, à moins que les employeurs n’offrent des améliorations significatives, ce qui n’était manifestement pas le cas ici. »

Les deux parties retourneront à la table des négociations vers la fin de l’année. La directrice municipale Sheila Bassi-Kellett dit espérer que la Ville et le syndicat « sauront mieux communiquer » et qu’ils trouveront « une voie qui n’est pas aussi conflictuelle », afin de mener au « meilleur accord possible, un accord juste, respectueux et abordable. »

Si le Syndicat avait par ailleurs été outré que Sheila Bassi-Kellett communique les offres de la Ville ou les conséquences d’une grève directement avec son personnel, celle-ci ne prévoit pas changer sa façon de faire. « J’ai toujours communiqué avec mes employés régulièrement, comme il se doit, et partagé des informations pour m’assurer qu’ils sont au courant de ce qui se passe. Je continuerai à le faire comme je l’ai fait depuis que j’ai commencé à travailler pour la Ville. »

La présidente du Syndicat des travailleurs du Nord croit que d’entamer aussi rapidement les prochaines négociations sera avantageux : « Nos membres sont très passionnés et très engagés en ce moment, on pourra puiser dans cette énergie », écrit Gayla Thunstrom. Elle cite d’ailleurs, dans son courriel, l’un des membres qui disaient qu’en « matière de renforcement de l’esprit d’équipe, il n’y a peut-être pas de meilleur exercice ».

La facilité ou la difficulté du prochain cycle de négociations dépendra, selon Gayla Thunstrom, de « l’intention sincère [de l’employeur] de négocier et de valoriser les travailleurs », quelque chose qui manquait, selon elle, lors des dernières rondes.

(Crédit photo: Cristiano Pereira)

La population est invitée à consulter le site web de la Ville pour plus de détails sur la reprise des services. Par exemple, la collecte des bacs à compost, qui avait été arrêtée, reprend la première semaine d’avril et, avec celle-ci, le calendrier de rotation bihebdomadaire avec le ramassage des ordures. L’installation de traitement des déchets solides demeure fermée au public jusqu’à nouvel ordre et le recyclage des bacs bleus reprendra dès que la capacité opérationnelle le permettra.