le Mercredi 7 mai 2025
le Jeudi 18 mai 2023 13:32 | mis à jour le 6 mai 2025 22:51 Société

Portrait Ténois Bourse Schulich Leader : de Yellowknife à Polytechnique Montréal

Portrait Ténois Bourse Schulich Leader : de Yellowknife à Polytechnique Montréal
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Vincent Gagné, un finissant de l’école Allain St-Cyr, sera le récipiendaire d’une des bourses Schulich Leader, une des bourses de premier cycle les plus convoitées au Canada. Il obtient ainsi un financement de 120 000 $ pour poursuivre des études à Polytechnique Montréal.

La nouvelle arrive par vidéoconférence. Vincent Gagné, étudiant de 18 ans à Allain St-Cyr, apprend, par écran interposé, qu’il est choisi pour une bourse Schulich Leader, et qu’il se verra remettre la somme de 120 000 $ pour poursuivre des études de premier cycle en ingénierie à Polytechnique Montréal. Le jeune étudiant se dit « extrêmement content ».

(Photo : Cristiano Pereira)

Sans tarder, il tente d’annoncer la bonne nouvelle à ses parents : son père, stupéfait, pense que son fils plaisante, tandis que Genevière Charron, sa mère, est en plein vol et donc injoignable. Ce n’est qu’à l’atterrissage, quelques heures plus tard, que son téléphone vibre sous une avalanche de messages. « J’étais un peu incrédule et surprise, mais aussi très excitée de la nouvelle », nous dit Geneviève Charron.

Les bourses Schulich Leader sont considérées par beaucoup comme les bourses STEM (Science, technologie, ingénierie et mathématiques) de premier cycle les plus convoitées au Canada. Chaque établissement secondaire au Canada peut nommer chaque année un étudiant diplômé pour présenter une candidature.

Une centaine sont décernés à des diplômés du secondaire qui s’inscrivent à un programme de sciences, de technologie, d’ingénierie ou de mathématiques dans 20 universités partenaires à travers le Canada.

Venant d’obtenir une de ces bourses, un éventail de possibilités s’ouvre à Vincent. Dans quelques semaines, il montera dans la voiture avec son père et ils se rendront à Montréal.

 

Un plan tout tracé

« Je vais commencer pour faire un baccalauréat en ingénierie mécanique. Mon plan est de faire un doctorat », raconte-t-il. Enthousiaste et ambitieux, Vincent ne s’impose pas de limites : « J’aimerais aussi faire de l’ingénierie astrophysique parce que mon but, mon rêve, est de devenir astronaute. »

(Photo : Cristiano Pereira)

Vincent a toujours aimé les sciences et les mathématiques. « Je suis quelqu’un de très logique », partage-t-il. Selon le jeune homme, cette passion ne s’est jamais étendue aux langues, car « il y a beaucoup d’interprétation et ce n’est pas mon point fort, je préfère me baser sur des faits et j’ai toujours été plus fort en mathématiques ».

Il y a quelques années encore, il voulait devenir « inventeur », ou plutôt, reprend-il, « quelqu’un qui invente des machines ». Son ambition était d’« inventer une machine pour voyager dans le temps… ou quelque chose comme ça ». Avec le temps, ses ambitions se sont centralisées sur le ciel. « Je me suis de plus en plus intéressé à la technologie nécessaire pour envoyer des humains dans l’espace. Je trouve tout cela intéressant et incroyable. J’aimerais faire partie des gens qui font cela », confie le récipiendaire de la prestigieuse bourse.

Devenir astronaute n’est pas chose aisée. Très peu de gens y parviennent, et le chemin pour y aboutir est ardu. Affronter les défis sur sa route ? Vincent ne s’en inquiète pas outre mesure.

« Il n’y a pas vraiment de recette secrète », dit-il en haussant les épaules. « Il faudra juste que je travaille très fort et [très] longtemps pour avoir la petite chance d’un jour devenir astronaute. Il faudra beaucoup de discipline, beaucoup de travail et beaucoup d’efforts chaque jour, et prendre le maximum de toutes les opportunités que cette bourse me donne. »

Il ne sait toujours pas quand et comment il recevra les 120 000 $, mais il ne semble pas s’en inquiéter. « Ça paiera certainement toute ma scolarité et, selon la façon dont je peux utiliser les fonds, ils m’aideront à payer mon loyer et ma nourriture », anticipe-t-il.

« Je n’aurai pas besoin de travailler, pour pouvoir me concentrer à 100 % sur la réussite de mes études et performer durant le temps où je serai à Polytechnique. »

 

Un entourage admiratif

« J’ai toujours été frappé par l’enthousiasme et la passion de Vincent pour les sciences et les mathématiques », partage à son tour Aamir Munif, enseignant de mathématiques, de physique et de chimie pour les élèves du secondaire d’Allain St-Cyr. « Je suis très fier de Vincent », continue le professeur, en soulignant que son ancien élève « cherche constamment à atteindre la perfection. »

« Il manque rarement un cours, fait toujours ses devoirs à temps et se surpasse en faisant des questions bonus pour se remettre constamment en question. Parfois, il se décourage un peu parce qu’il attend beaucoup de lui-même. Mais il comprend que tout son travail acharné portera ses fruits un jour, et c’est exactement ce qui s’est passé lorsqu’il a été choisi pour cette bourse prestigieuse », ajoute M. Munif.

L’enseignant déclare aussi que « dans le domaine des STEM, qui est souvent redouté par la plupart des gens, il est essentiel d’avoir des étudiants qui s’intéressent profondément au contenu et qui s’engagent à partager cette passion avec leurs pairs et leurs enseignants ». Il se dit ainsi « heureux qu’il [Vincent] ait été choisi ».

Cet enthousiasme est également partagé par la mère de Vincent, Geneviève Charron. « Je suis remplie de fierté de voir mon fils sélectionné ! Il y a peu de boursiers à travers le pays et il a réussi à se distinguer, c’est un bel accomplissement ! », déclare-t-elle.

« C’est merveilleux de savoir qu’il va recevoir ce soutien financier qui facilite son accès aux études universitaires, mais aussi de savoir qu’il va profiter du support d’un mentor et développer un réseau avec les autres boursiers. La bourse va lui permettre de vraiment mettre l’accent sur ses études. Également, savoir qu’il va poursuivre ses études en français est une grande source de fierté pour moi », ajoute M. Charron.

La mère de Vincent raconte que le garçon « a toujours été un grand lecteur et [qu’] il avait assez de facilité dans ses cours ». Même s’il a parfois de la « difficulté à admettre qu’il n’a pas raison et [qu’] il est reconnu pour s’obstiner avec ses enseignants lorsqu’il n’est pas d’accord avec eux », Vincent « a toujours été un élève fier, qui aime réussir ».

« Avec les années, surtout cette année, il a appris qu’il doit mettre le temps et les efforts nécessaires dans ses études s’il veut conserver des résultats élevés qui lui permettront d’atteindre ses objectifs », conclut sa mère.