le Mardi 6 mai 2025
le Jeudi 15 juin 2023 12:25 | mis à jour le 20 mars 2025 10:41 Société

Fort Simpson aux petits soins avec les évacués

Fort Simpson aux petits soins avec les évacués
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« On ne voudrait pas qu’une autre communauté que la nôtre accueille et aide les évacués de Sambaa K’e » – Sean Whelly, maire de Fort Simpson

Quelque 70 résidants de Sambaa K’e ont été évacués à Fort Simpson, fin mai, à cause du colossal incendie de forêt qui menace toujours la petite collectivité. Depuis leur arrivée, le maire Sean Whelly et ses concitoyens se dépassent pour combler, au mieux, leurs besoins.

« On les connait bien, beaucoup ont de la famille ici », dit le maire joint au téléphone. « Il y a un lien tellement étroit entre nos résidants et ceux de Samba K’e qu’on ne voudrait pas qu’une autre communauté que la nôtre les accueille et les aide, ajoute-t-il, un sourire dans la voix. Nous voulons être là pour eux, c’est très important ! »

La majorité des évacués sont ainsi hébergés chez de la famille et des amis. D’autres campent et quelques personnes âgées séjournent à l’hôtel ou dans une résidence étudiante à cause de leur santé, détaille le maire. Les lits de camp installés au centre récréatif ont été boudés, car l’endroit est parfois utilisé pour des cérémonies funéraires et y dormir va à l’encontre de croyances spirituelles de plusieurs.

Trois repas par jour sont servis au centre communautaire. La plupart des évacués, « même ceux qui restent avec des proches », viennent manger au centre « pour se retrouver entre eux », dit le maire.

Pour l’instant, c’est Fort Simpson qui paye la facture pour tous les services offerts. « On devrait récupérer la majorité de l’argent auprès du gouvernement territorial », dit le maire, anticipant que le gouvernement ne payera cependant pas pour certaines dépenses. « On va au-devant malgré tout », dit-il.

Il donne en exemple l’installation et la location de toilettes portatives sur un terrain privé, car la fosse septique de la famille en accueillant deux autres ne fournissait plus.

« Il y a beaucoup de petites choses qui se produisent et nous n’allons pas demander à chaque fois au gouvernement s’il va payer. On fait le maximum et on verra pour les détails après. »

Si l’évacuation devait perdurer, le maire se prépare à transformer d’autres locaux pour que puissent s’y installer des gens. Il espère aussi que le gouvernement envisagera d’établir un campement au besoin.

Josh Campbell, ancien journaliste qui se présentera dans la circonscription de Nahendeh lors des élections cet automne, vit à Fort Simpson depuis 2021. Il aide comme il peut, véhiculant des biens ou de l’eau à ceux qui en ont besoin. « Les gens sont quand même agités, car ils veulent rentrer, mais ils sont très résilients. Ils sont ensemble et ils prient. »

Des prières se sont d’ailleurs élevées lors d’une danse du tambour organisée dans le cadre de la fête du printemps par la Première Nation Li´i´dli?i? Ku´e´, le 6 juin. Résidants et évacués ont participé à l’évènement. « On a dansé et prié ensemble, c’était très émouvant », dit Josh Campbell.

Selon le maire Sean Whelly, les évacués ne sont plus aussi stressés qu’à leur arrivée et tout le travail déployé sur le terrain pour protéger leurs maisons les a rassurés. « Ils ont une certaine confiance que le feu pourrait épargner leurs demeures, même si la zone autour pourrait être brulée », dit-il.

Mais, comme le rappelle Josh Campbell, même si on peut avoir l’impression qu’un feu brule au milieu de nulle part, dans la forêt boréale, ce n’est jamais nulle part. « C’est la maison des Premières Nations », dit-il.