Depuis maintenant plusieurs semaines, l’avenir de la fameuse maison-bateau sur la baie de Yellowknife est devenu incertain. Après avoir commencé à couler, son propriétaire lui a tourné le dos. À présent, un couple souhaite la restaurer pour pouvoir y vivre.
C’est un paysage qui n’est pas passé inaperçu au cours des derniers jours de mai sur la baie de Yellowknife : l’une des maisons-bateaux a commencé à s’incliner et, jour après jour, a continué à couler dans les eaux du grand lac des Esclaves.
Daniel Gillis, le propriétaire de la péniche « Big Blue », a essayé de résoudre le problème. Ses efforts ont été vains et, quelques jours plus tard, M. Gillis a pris la décision d’abandonner le bateau et de prendre l’avion pour l’Ontario. Cette décision n’a pas été bien accueillie par la communauté des bateliers, en raison de son manque de responsabilité.
Médias ténois a tenté de joindre M. Gillis, mais celui-ci n’a pas répondu à nos sollicitations.
Lorsque Nancy Gaudette a vu sur Internet une photo de cette péniche en diagonale sur le point de couler, elle en a parlé à son mari, Nelson Johnson, qui lui a répondu que quelqu’un devait se pencher sur la question. Mais deux semaines plus tard, la situation semblait inchangée, voire pire. Ils ont donc décidé de contacter Gillis pour voir s’ils pouvaient essayer de sauver la maison et l’acheter.
(Photo : Cristiano Pereira)
« Il nous a simplement dit qu’il était frustré et qu’il n’en pouvait plus. Il voulait donc la vendre », raconte Nelson Johnson. Le couple lui a assuré qu’ils feraient le maximum pour aider à remettre la maison sur pied et que si elle flottait à nouveau – et qu’elle se maintenait ainsi pendant quinze jours – ils pourraient alors s’orienter vers un accord.
Cet achat n’est pas encore confirmé, mais semble en bonne voie. « Rien n’est décidé pour l’instant, car nous devons nous assurer que tout se passe bien ». Le couple préfère ne pas révéler le montant de la transaction.
Depuis quelques semaines, le couple s’efforce de rétablir l’équilibre de la maison. Ils estiment que la structure doit peser quelque 40 tonnes.
Un défi de restauration de taille
(Photo : Cristiano Pereira)
Nelson tente de décrire les dégâts qui ont causé le coulage : « La maison bateau a deux grands pontons et ce sont d’énormes réservoirs, d’un diamètre d’environ six pieds et d’une longueur d’environ 30 pieds. L’un des pontons a probablement heurté le sol lors d’une tempête, ce qui l’a déformé, et un morceau de métal y a fait un trou dans la partie supérieure. Il a alors commencé à prendre l’eau sous l’effet des vagues ».
Au fur et à mesure de l’entrée d’eau, le poids s’est accumulé sur l’un des pontons. « Cette masse d’eau représente à elle seule probablement quinze tonnes d’eau », estime Nelson. C’est ce qui a déséquilibré la maison et l’a amenée à plonger dans l’eau.
L’une des premières décisions du couple a été d’acheter deux réservoirs supplémentaires qui aideront la maison à rester à flot.
Après avoir été partiellement submergé pendant des semaines, l’intérieur de la maison a également été endommagé. « Comme la maison était inclinée et que la terrasse s’est détachée, la maison s’est légèrement déplacée. Il y a donc des fissures dans les murs, décrit Nelson. Il y a toutes sortes de dégâts des eaux », poursuit-il, estimant qu’il y a encore beaucoup à faire. « Il y a un coin de la maison que je vais devoir démonter et m’assurer de le renforcer correctement pour qu’il reste solide ».
L’un des problèmes réside dans la moisissure qui a commencé à se former. « Les cloisons sèches sont endommagées à certains endroits et de la moisissure commence à se former. Nous allons donc devoir arracher toutes les cloisons sèches, retirer toute l’isolation et tout nettoyer pour qu’il n’y ait pas de champignons. Nous mettrons du produit antimoisissure, nous laisserons sécher et nous devrons ensuite poser une nouvelle isolation et de nouvelles cloisons sèches, puis repeindre le tout », explique Nelson Johnson.
Nancy Gaudette estime que le couple pourra commencer à dormir sur la maison-bateau dès septembre, mais que les travaux de rénovation devraient durer jusqu’en octobre. Ils prévoient d’y vivre pendant au moins un an. Elle est également très satisfaite des réactions qu’elle reçoit du voisinage et du reste de la communauté des maisons-bateaux. « Ils viennent nous voir et essaient de nous donner des conseils ici et là parce qu’ils le font depuis si longtemps. Ils nous aident beaucoup », confie Nancy. Le sens de la communauté est, en fait, l’un des facteurs qui ont poussé le couple à s’intéresser à la maison-bateau.
Nancy et Nelson laissent tout de même savoir qu’ils ont déjà dépensé plus de 18 000 $ pour l’aménagement de la maison-bateau et qu’ils estiment que le cout total se situera entre 120 000 $ et 150 000 $ dollars.
« Nous ne sommes pas riches, alors nous faisons tout par nous-mêmes. Quand les gens nous offrent de l’aide, on apprécie vraiment », termine Nancy.