le Mercredi 1 octobre 2025
le Mercredi 1 octobre 2025 7:11 Société

Le « Nest » reste vide : Yellowknife refuse d’aider à payer une borne d’incendie

Le conseil municipal de Yellowknife a rejeté la demande d’aide financière de Borealis, laissant l’immeuble The Nest fermé malgré ses 72 logements prêts à accueillir des locataires. — Photo Cristiano Pereira
Le conseil municipal de Yellowknife a rejeté la demande d’aide financière de Borealis, laissant l’immeuble The Nest fermé malgré ses 72 logements prêts à accueillir des locataires.
Photo Cristiano Pereira

Un refus net malgré l’urgence. Le conseil municipal a rejeté la demande de Borealis d’aide financière pour une borne d’incendie, laissant l’immeuble The Nest fermé et 72 unités hors marché.

Le « Nest » reste vide : Yellowknife refuse d’aider à payer une borne d’incendie
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L’avocat Scott Parker, représentant Borealis Development, défend la demande de soutien financier devant le conseil municipal de Yellowknife, lundi soir. 

Capture d’écran du Conseil municipal

Soixante-douze logements prêts, mais portes closes. Lundi soir, le conseil municipal de Yellowknife a rejeté à l’unanimité la demande de Borealis Development d’obtenir une contribution publique pour installer une borne d’incendie en chambre (hydrant vault) exigée avant toute occupation de l’immeuble The Nest. Les élus invoquent l’équité envers les autres promoteurs et le respect des règles en vigueur.

Au micro, devant les membres du Conseil, l’avocat de Borealis, Scott Parker, a rappelé l’enjeu : sans solution, l’immeuble (l’ancienne tour Bellanca convertie en 72 appartements) restera vide alors que les couts courent. Il a décrit l’hydrant vault comme « une infrastructure partagée » dont bénéficierait l’ensemble des immeubles voisins, plaidant pour un partage des couts avec la Ville. L’entreprise Borealis, a-t-il dit, ne peut plus aller chercher de financement et le temps presse, rappelant que l’option technique de rechange proposée par l’équipe avait été refusée après examen.

Borealis réclame un partage

Le différend porte sur l’interprétation du Code national du bâtiment et des règlements municipaux. Borealis soutenait que certaines obligations ne s’appliquaient pas à un bâtiment existant. Mais les services de la Ville ont rappelé qu’un changement d’usage – de bureaux à logements – déclenche automatiquement les normes actuelles, dont l’installation d’une borne d’incendie à moins de 45 mètres pour permettre l’attaque des pompiers. Les services municipaux ont précisé que cette exigence avait été signalée dès la délivrance du permis de construction.

Borealis dit avoir appris formellement cette condition début 2024 et obtenu un devis « substantiel » (le promoteur a évoqué jusqu’à 750 000 $) avant de travailler des mois à une solution alternative (mur d’hydrant, analyses de pression et de pertes de charge) finalement refusée par la Ville.

Je ne peux pas, en bonne conscience, affecter l’argent des contribuables à une exigence connue du développement.

— Ben Hendrickson, maire de Yellowknife

Un cout exorbitant

Les élus, eux, ont recentré le débat : pas question d’accorder un « chèque blanc » à un promoteur privé pour un élément de sécurité normalement à sa charge. « Je ne peux pas, en bonne conscience, affecter l’argent des contribuables à une exigence connue du développement », a dit le maire Ben Hendrickson, tout en reconnaissant que ce dossier expose un angle mort : les règles actuelles sont « pensées pour du neuf, pas pour la requalification », et il faudra revoir la façon de financer les biens publics (bornes, éclairage) en centre-ville.

Les élus défendent l’équité

Plusieurs conseillers ont partagé cette position. Certains ont rappelé que d’autres projets avaient absorbé ce type de couts sans aide publique. D’autres ont insisté sur l’importance de clarifier très tôt les exigences techniques afin d’éviter ce genre d’impasse en fin de projet. Le vote de refus a été unanime.
En novembre dernier, Médias ténois avait déjà consacré un article au projet The Nest, alors que des promoteurs dénonçaient l’inaction de l’ancien gouvernement territorial en matière de logement abordable. Ils soulignaient qu’en laissant s’accumuler les obstacles règlementaires et financiers, les autorités freinaient la mise en marché d’unités pourtant prêtes à accueillir des locataires.