La Journée nationale de la vérité et de la réconciliation et la Journée du chandail orange ont été soulignées lundi par une marche rassemblant une foule nombreuse au cœur de Yellowknife.
Le cortège est parti de l’aréna, situé près du nouveau centre aquatique, pour descendre l’avenue Franklin et rejoindre le parc Somba K’é. Les marcheurs, vêtus de chandails orange, se sont déplacés en silence, pancartes à la main. Kaitlyn WhiteKeyes, organisatrice de l’évènement, a indiqué à Médias ténois que la marche avait réuni environ le double de participants par rapport aux années précédentes, sans toutefois avancer de chiffre précis.
Les enfants au premier plan
Au mégaphone, Kaitlyn WhiteKeyes a insisté sur la place des enfants dans la marche comme dans la réconciliation. Les plus jeunes ont été invités à marcher en tête du cortège, un geste symbolique qui illustre la volonté de placer leurs voix et leurs espoirs au centre des priorités collectives.
Elle a rappelé que les adultes ont la responsabilité de créer « une sphère d’encouragement » pour les générations futures. La communauté, selon elle, doit donc « réparer les foyers brisés » et apporter du réconfort aux enfants isolés ou malheureux, afin qu’ils puissent grandir entourés d’amour et de sécurité, même lorsque leur famille n’est pas en mesure de le leur offrir. Elle a averti que les rêves collectifs échoueraient si « le bienêtre total de nos enfants » était négligé.
Son message s’est voulu à la fois spirituel et concret : réparer les blessures laissées par les pensionnats, apporter du réconfort aux enfants isolés ou en difficulté, et bâtir un environnement empreint d’amour et de sécurité.
« La réconciliation, c’est tous les jours »
Au-delà de la marche, Kaitlyn WhiteKeyes a souligné que la réconciliation ne se résume pas à une date sur le calendrier. « La réconciliation, c’est tous les jours », a-t-elle affirmé, appelant la population à interpeler leurs élus et à demander des gestes concrets. Elle a rappelé que les 94 appels à l’action de la Commission de vérité et réconciliation n’ont pas connu d’avancées significatives depuis trois ans, et a exhorté les gouvernements locaux et nationaux à accélérer leur mise en œuvre.
Mémoire et engagement
La Journée nationale de la vérité et de la réconciliation, instaurée en 2021, rend hommage aux enfants autochtones disparus dans le système des pensionnats, aux survivants ainsi qu’à leurs familles et communautés. Elle est jumelée à la Journée du chandail orange, née du témoignage de Phyllis Webstad, à qui l’on avait retiré son chandail orange le premier jour de pensionnat. Aujourd’hui, ce vêtement est devenu un symbole de mémoire et de résilience.