le Samedi 13 Décembre 2025
le Mardi 9 Décembre 2025 8:10 Société

Yellowknife : un centre d’accueil, à mi-chemin entre la rue et un foyer

Le nouveau centre transitionnel, en cours de finalisation, doit accueillir ses premiers résidents avant Noël. — Photo Cristiano Pereira
Le nouveau centre transitionnel, en cours de finalisation, doit accueillir ses premiers résidents avant Noël.
Photo Cristiano Pereira

Le nouveau centre transitionnel de Yellowknife ouvrira ses portes avant Noël et accueillera jusqu’à 24 personnes. Géré par la Yellowknife Women’s Society, il offrira aux personnes itinérantes un environnement stable pour avancer vers un logement durable.

Yellowknife : un centre d’accueil, à mi-chemin entre la rue et un foyer
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Une des chambres individuelles du nouveau centre transitionnel: un espace chaud et simple, équipé d’un lit, d’une télévision, d’une armoire et d’une table pour offrir un peu d’intimité aux résidents.

Photo Cristiano Pereira

Le bâtiment modulaire, installé le long de la route 3 près de l’aéroport et du site du festival Folk on the Rocks, doit accueillir ses premiers résidents avant Noël. Il pourra loger jusqu’à 24 personnes dans des chambres individuelles, avec des espaces communs et des mesures de sécurité sur le site. L’objectif est d’offrir un lieu stable, entre l’itinérance et un logement permanent. Le GTNO confie l’exploitation de son nouveau centre d’hébergement transitionnel à la Yellowknife Women’s Society. 

Un maillon manquant

Pour l’organisme, cette nouvelle responsabilité représente une évolution logique de son travail auprès des personnes marginalisées. Arlene Hache, directrice générale intérimaire, voit ce centre comme un chainon manquant dans un système où beaucoup se heurtent encore à des obstacles. « Prendre en charge l’exploitation de ce nouveau centre de logements transitionnels constitue une étape importante pour renforcer le continuum de logements à Yellowknife », a-t-elle confié à Médias ténois. Elle souligne que l’organisme porte depuis longtemps des services « ancrés culturellement et tenant compte des traumatismes » pour des gens souvent « exclus ou mal desservis par les systèmes actuels ».

Le centre doit accueillir des personnes qui ne peuvent pas, ou ne veulent pas, accéder aux refuges existants. Certains évitent ces environnements en raison des horaires, du manque d’intimité, des dynamiques de groupe ou de leurs propres vulnérabilités. Le nouveau bâtiment, plus calme et encadré, vise à combler cet espace entre les refuges d’urgence et les logements sociaux traditionnels. Mme Hache résume sa vision : le centre offrira « stabilité, dignité et sécurité » à des résidents qui ont besoin d’un environnement plus posé pour rebâtir leur vie.

Notre objectif est d’accueillir les gens dans un environnement calme et respectueux où ils se sentent valorisés et écoutés. 

— Arlene Hache, directrice générale intérimaire de Yellowknife Women’s Society

Préparatifs en cours

À l’approche de l’ouverture, les objectifs immédiats sont clairs. « Nos priorités immédiates tournent autour de la sécurité, de la connexion culturelle et du soutien individualisé », explique-t-elle. La responsable de l’organisme dit vouloir former une équipe qualifiée, structurer les admissions, clarifier la planification des cas et aménager les espaces pour favoriser la vie collective tout en préservant l’intimité. « Par-dessus tout, notre objectif est d’accueillir les gens dans un environnement calme et respectueux où ils se sentent valorisés et écoutés, car c’est là la base d’une transition réussie vers un logement permanent », ajout Mme Hache.

Le contrat exige également que l’exploitant offre un service de transport aux résidents, afin qu’ils puissent se rendre en ville pour accéder aux soins et aux divers programmes sociaux. Le GTNO dit vouloir travailler « en étroite collaboration » avec l’organisme pour assurer le lien entre ce nouveau centre et les services existants.

Un site temporaire

Le site doit fonctionner jusqu’en avril 2028, avant d’être remplacé par une installation permanente en ville. D’ici là, l’organisme affirme qu’il misera sur une approche graduelle, centrée sur les besoins individuels, les repères culturels et la réduction des traumatismes. Mme Hache insiste : la stabilisation passe autant par l’accompagnement que par le logement lui-même.

Pour les personnes qui y vivront, ce centre pourrait servir de point d’appui après des années d’instabilité. Pour les acteurs du logement à Yellowknife, ce centre vient combler un vide souvent évoqué dans les discussions sur l’itinérance.