Gaspar Kabanga est heureux : sa femme et sa fille sont désormais avec lui aux TNO.
Ingrid et Gaspar Kabanga sont mariés depuis le 24 octobre 2008. Lui vit à Yellowknife depuis 8 ans alors qu’elle a vécu toute sa vie en République démocratique du Congo. Mais ce n’est que depuis un mois qu’ils partagent le même toit.
Pour la famille réunie, cette attente a été éprouvante. Même si mari et femme se sont vus à trois reprises durant ces deux ans, les coups de téléphone quotidiens et les photos n’étaient qu’une piètre compensation de cette attente essentiellement administrative. « Il n’y avait aucun problème avec le dossier d’immigration, dit M. Kabanga. C’est juste que c’est vraiment un long le processus. » Le 6 septembre, M. Kabanga allait chercher sa femme et sa fille à Calgary où il existe une communauté congolaise plus importante qu’à Yellowknife. « En fait, je ne connais personne de la Rep. DEM. Du Congo dans le Nord. Ingrid a passé un peu de temps à Calgary et a créé des contacts avec les familles là-bas, c’était essentiel », raconte ce père de famille qui a vu sa fille pour la première fois en Alberta.
Depuis qu’elles sont arrivées, ces deux nouvelles Franco-Ténoises essayent de s’acclimater à une région bien différente du Bas Congo. « Je reste à la maison, je suis bien occupé avec Adriana qui vient d’avoir 4 mois. J’ai fait quelques tours, bien sûr, mais il fait froid. Je me plains déjà, plaisante-t-elle. Adriana, elle est prête pour l’hiver, elle a déjà un manteau! Mais moi, j’ai vu ma première neige la semaine passée… je ne sais pas si je suis prête. »
Pour le résident ténois, l’arrivée de sa famille constitue tout un changement dans sa maison. Lui qui louait jusqu’à trois chambres et un appartement au sous-sol, a maintenant réduit le nombre de ses locataires et ne sait pas trop comment va évoluer l’utilisation de sa demeure dans le futur. Pour les sorties, Gaspar avoue qu’il a changé son style de vie depuis plusieurs années et ne fréquente plus les bars et les restaurants de la ville comme il le faisait volontiers avec la communauté francophone. Il est heureux de passer du temps en famille et finalement, confie que le plus gros changement pour lui sera sa diète. « Je ne mangeais que très peu de mets congolais, à part quand la nostalgie me prenait, alors là, je préparais de la nourriture de chez nous. » Il cite par exemple une pâte de farine de maïs avec des condiments, de la viande et des légumes, dont un qu’il appelle le calalou et qu’il peut trouver ici dans le Nord. « C’est le paradis maintenant », s’extase-t-il alors que sa femme, ne prépare que des plats congolais. « J’ai ramené de la nourriture du pays, et j’essaye de m’adapter avec les ingrédients que je trouve ici. Mais pour l’instant, c’est ça que je fais », convient-elle.
La nouvelle maman ne sait pas encore ce qu’elle fera ici dans le Nord, elle espère pouvoir continuer ses études en médecine, mais veut améliorer son anglais dans un premier temps. Elle rêverait de voir un ours, un animal qu’elle imagine énorme et très beau. Elle veut aussi emprunter les routes de glaces dont elle a vu des images à la télévision africaine.