le Vendredi 20 juin 2025
le Vendredi 20 mars 2015 16:19 Société

Expédition Sur les traces de Jules vernes

Expédition Sur les traces de Jules vernes
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En avril si tout va bien, Philippe Garcia et Pascal Hémon franchiront en ski de fond les 530 kilomètres séparant Gameti de Kugluktuk, refaisant ainsi un périple décrit dans le Pays des fourrures de Jules Vernes. Cette expédition, qui fera ultérieurement l’objet d’un documentaire, sera également suivie par des lycéens du Sud de la France.
Tous les ans aux TNO, me dit mon patron, qui en a vu d’autres, quelques Français cinglés se lancent des expéditions qui ébaubiraient même les Dénés. Dans le cas de Pascal et Dominique Simonneau, il s’agit de récidivistes notoires, car ils avaient reproduit en 2010 une partie du voyage de Samuel Hearne. Cet employé de la Compagnie de la Baie d’Hudson devint en 1770-72 le premier Blanc à se rendre à l’Océan Arctique.
«Le trajet de Hearne et celui décrit par Vernes se ressemblent, de dire Pascal Hémon, ajoutant que le second a sûrement lu le premier.» Dans le cas du roman de Vernes, ce sont également des employés de la Baie d’Hudson qui vont dans le Nord. Ils se retrouvent sur une île de glace que le printemps fait fondre. Mais cette partie, il va sans dire, ne sera pas reproduite par les aventuriers contemporains.
C’est en compagnie de Philippe Garcia, un ingénieur comme lui, que Pascal vivra l’aventure qui le mènera du Dehcho au Nunavut. Philippe est un sportif accompli, qui a déjà fait du ski et de la raquette au Groenland et qui participe régulièrement à des marathons servant de levées de fonds pour des causes caritatives.

Difficultés
Lundi dernier, Philippe Garcia et Pascal Hémon gagnaient Gameti par la route de glace avec Bobby Villeneuve au volant, acolyte de leur précédent périple. C’est là qu’ils ont chaussé les skis et rempli leurs pulkas de 85 kilos de matériel dont 30 de nourriture. Leur plus grand défi? S’orienter. «Une grande partie du chemin n’est pas explorée précise Pascal. Les chasseurs de caribous de Gameti ne vont pas tant au nord et les gens de Kugluktuk ne se déplacent pas tant vers le sud. C’est un genre de no man’s land. Il y a des cartes mais pas de chemin.» L’équipe bénéficiera tout de même, précise Dominique Simonneau des conseils d’un chasseur très connu de Gameti, Joe Zoe. «C ‘est celui qui connait le mieux la région dit-elle, et qui a été le plus loin en motoneige mais il ne connaît pas tout le chemin.» Avec les difficultés de tracer leur voie à travers une neige parfois épaisse et d’identifier le meilleur parcours, le tandem Hémon/Garcia s’attend à des journées de ski oscillant entre trois et 20 kilomètres.
Bien qu’elle ait pas mal bourlingué elle aussi, comme Pascal et Philippe, Dominique Simonneau restera à Yellowknife pour s’occuper du soutien logistique. Parallèlement, elle mènera différentes entrevues sur l’univers de la trappe et du commerce de la fourrure hier et aujourd’hui, avec des trappeurs, des historiens de la compagnie de la Baie d’Hudson, etc. Ces images seront montées avec celles captées par Pascal Hémon et le tout, troisième film amateur de Dominique, sera projeté en Europe et ailleurs dans les festivals de films spécialisés. Le précédent, Marcheurs du Grand Nord, a connu un bon succès.
Le Pays des fourrures sera suivi en France par des lycéens de 16 ans de Saint-Orens (près de Toulouse), qui auront l’occasion de correspondre avec leurs homologues de Kugluktuk.