Lors de mon dernier voyage dans le bras Est du Grand lac des Esclaves, j’ai eu la chance de récolter une truite grise qui avait une couleur dominante orangée. Je l’ai surnommée la grise orangée. Une primeur pour moi, ce qui a suscité grandement mon attention. Auparavant, j’avais déjà eu une discussion avec un biologiste qui m’expliquait les diverses variétés de touladi dans le Grand lac des Esclaves. Ces souvenirs effleuraient mon esprit et j’ai vite compris que l’immensité de ce magnifique plan d’eau nous réserve bien des surprises. Laissez-moi vous raconter en quelques lignes cette superbe rencontre.
Après avoir taquiné les endroits habituels, j’ai remarqué un haut fond à environ 700 pieds du bord de l’eau. Un sentiment de curiosité s’est rapidement manifesté, j’ai donc changé de cap afin de satisfaire mon état d’esprit. Cette journée-là, nous profitions d’un calme absolu et d’une luminosité sans pareil. J’ai décidé de faire une reconnaissance des lieux avant de choisir mon plan d’attaque. Arrivé sur place, j’ai éteint le moteur afin de permettre à mes clients de scruter le fond de l’eau en utilisant le silence comme effet de surprise. C’est avec excitation que j’ai reçu le premier compte-rendu : plusieurs truites surplombaient le récif. En effet, nous assistions à un spectacle des plus merveilleux. L’utilisation d’un leurre de surface et l’ajustement des mes downriggers à cinq pieds me semblaient un bon commencement. Rapidement, j’ai installé une cuillère de type Ma-Jik de couleur cuivre et j’ai repositionné le bateau de façon à passer directement au-dessus de la cible. Je me suis assuré de laisser cinquante pieds derrière le bateau afin de rendre confortable l’attaque des poissons sur mes cuillères. Une vitesse d’environ deux milles par heure et voilà, la première passe était complétée. Immédiatement, un doublé et mes deux pêcheurs ont combattu en même temps deux superbes grises. Une fois les truites récoltées, nous avons constaté avec étonnement que les poissons étaient d’une couleur orangée, comme celle que l’on peut retrouver sur l’omble chevalier. Nous étions surexcités d’avoir devant nous une nouvelle variété de truite et avons tenu une séance de photos trophées.
Nous n’avions pas encore choisi notre poisson du shore lunch quotidien, j’ai donc décidé de garder une truite grise orangée pour en apprendre d’avantage sur cette variété. L’idée de découvrir le goût, la texture de la chair et l’intérieur de l’estomac a vite influencé ma décision. Une fois sur le bord de l’eau, j’ai procédé à l’éviscération et j’ai constaté que l’estomac était rempli d’écrevisses et de petits crustacés. À ma grande surprise, aucun cisco n’était présent dans l’estomac. J’ai donc déduis que la couleur orangée de ces truites provenait de son alimentation. Tout comme les flamands roses, la couleur provenait sûrement des crustacés. Pendant la cuisson, j’ai remarqué que la chair gardait sa couleur rosée et la fermeté plus dense de la viande était également une variable que j’ai constatée. Vêtu d’une robe orangée, ces grises sont pour moi un trophée convoité, je vous invite à pêcher les haut fonds de l’île Blanchette afin de récolter vous aussi une grise orangée.
Un petit rappel : Je vous invite à composer le 867-873-3248 pour connaître les conditions météo du Grand lac des Esclaves.