Depuis lundi, les émissions de la station communautaire francophone CIVR Radio Taïga produites dans les studios de Yellowknife sont disponibles en téléchargement sur Internet.

En quelques clics de souris, il est maintenant possible d’enregistrer l’une ou l’autre des six émissions locales de CIVR sur votre liste de lecture ou sur votre baladeur numérique et ainsi d’écouter le son de Yellowknife devant votre poste de travail ou en pratiquant votre sport préféré, à l’heure qui vous chante, n’importe où dans le monde. C’est Rudy Desjardins, employé de la radio et animateur de l’émission rock-métal Les oreilles sensibles, qui a orchestré l’entrée de CIVR sur la vaste toile du monde. « Tout ce que les gens ont à faire, c’est de se rendre sur le site de Radio Taïga (http://civr.info), de choisir l’onglet « Baladodiffusion » et ensuite de cliquer sur l’émission de leur choix et le téléchargement va s’effectuer tout seul. Les fichiers sont au format MP3 », précise-t-il en signalant que ces fichiers peuvent être écoutés sur la plupart des lecteurs, notamment les omniprésents Windows Media Player et iTunes.

Pour l’instant, seules les émissions les plus récentes – autrement dit l’émission de la semaine – seront disponibles sur le site. Mais Rudy Desjardins ajoute qu’après une période de rodage d’un mois ou deux, il se pourrait qu’un certain archivage des émissions passées soit effectué.

L’offre des émissions sur Internet se veut une façon de répondre à la demande des communautés de Hay River, Fort Smith et Inuvik qui réclament depuis longtemps l’accès au signal de la seule radio francophone aux Territoires du Nord-Ouest. Même si la possibilité de télécharger les émissions est déjà un grand progrès, Desjardins convient que ce n’est pas encore une solution idéale. « Nous avons décidé d’offrir nos émissions en téléchargement parce que c’était le mieux qu’on pouvait faire, immédiatement », explique-t-il.

Au départ, l’objectif était de rendre le signal disponible en temps réel sur Internet, ce qu’on appelle dans le jargon du « streaming ». Mais après avoir étudié la question, l’équipe de Radio Taïga s’est rendue compte que cela était plus compliqué que prévu. Étant donné que l’Internet par câble ne se rend pas jusqu’à Yellowknife, la bande passante y est limitée et il n’est pas possible d’héberger un service de « streaming » en faisant affaires avec un serveur établi dans le Nord. « Ça serait pas mal plus simple si on était dans le Sud, constate Desjardins. Ici, ça nous coûterait 1000 dollars par mois et notre capacité de téléchargement serait encore limitée ; au Québec pour 40 dollars par mois, on n’aurait aucune limite. »

Le projet d’une radio en ligne n’est pas mort pour autant. Devant cette impasse, la radio a retroussé ses manches et s’efforce présentement de trouver une voie de contournement. Pour y parvenir, il faudra cependant acquérir du nouvel équipement. Une demande de financement a été acheminée en ce sens, annonce l’animateur des Oreilles sensibles. « Si tout va comme on l’espère, on va pouvoir avoir les budgets nécessaires pour se procurer l’équipement et on pense pouvoir être en direct sur Internet en juillet. »

Baladodiffusion ou non

C’est sous l’appellation « baladodiffusion » que CIVR lance son service de téléchargement. Ce néologisme est une traduction proposée pour le terme anglais « podcast », c’est-à-dire une émission de radio diffusée sur Internet et destinée à être écoutée sur un baladeur numérique. Or, selon Aaron Foley, webmestre du site consacré à la scène culturelle de Yellowknife www.ykatnite.com qui s’auto-proclame « premier podcaster aux Territoires du Nord-Ouest », le service offert par Radio Taïga n’est pas véritablement de la baladodiffusion.

« Ce qui fait qu’un podcast est un podcast, c’est le fait de pouvoir s’abonner au flux et de recevoir chaque nouvel épisode automatiquement sur sa liste de lecture quand celui-ci est disponible », explique-t-il sur le ton de l’expert. Cette définition est appuyée par l’Office québécois de la langue française, inventeur du terme baladodiffusion, qui la définit comme un « mode de diffusion qui permet aux internautes, par l’entremise d’un abonnement à des fils RSS ou équivalents, d’automatiser le téléchargement de contenus radiophoniques ». Dans le cas de CIVR, les auditeurs doivent se rendre à chaque fois sur le site pour télécharger l’émission la plus récente.

Des productions dans toutes les communautés ?

Comme toujours, CIVR recherche des bénévoles pour augmenter sa programmation locale et pour contribuer à l’essor de la radio communautaire. Mais, désormais, la station de Yellowknife lorgne aussi à l’extérieur de son auditoire immédiat. Les personnes intéressées à produire une émission en provenance de Fort Smith, Hay River ou Inuvik sont invitées à soumettre leur projet à la direction de Radio Taïga.

Pour l’instant, la radio ne dispose pas encore de poste d’enregistrement dans ces communautés, mais le projet est en marche. « Ce n’est pas très complexe. Au fond, tout ce que nous avons de besoin c’est un ordinateur, un micro et un logiciel de montage », lance Rudy Desjardins, laissant entendre que la production d’émissions à l’extérieur de Yellowknife est en définitive à la portée de toutes les communautés.

Les émissions produites à l’extérieur seraient diffusées sur les ondes de CIVR, à Yellowknife, et disponibles en téléchargement sur le site Web de la radio.

Soit dit en passant, il n’y a plus d’animatrice bénévole à CIVR depuis un bout de temps. Qui sera la première à relever le défi ? Les émissions disponibles pour téléchargement

Bouge les Bou-Das Le doyen des émissions toujours en production à Yellowknife, Bouge les Bou-Das est animée et réalisée par l’inénarrable Benoît Boutin depuis 2001. À toutes les deux semaines, on y relate l’actualité sociale sur fond de musique jazz, électronique et world.

Sans bon sens

Ce magazine hebdomadaire de deux heures animé par Stéphane Gagné et sa joyeuse troupe de chroniqueurs de tous poils aborde sur un ton rarement sérieux les questions de l’heure et les débats « cruciaux » de notre société.

Le temps des cigales

Émission musicale animée par Jaqui Gagnon, Le temps des cigales c’est l’occasion de faire chaque semaine des découvertes musicales variées en bonne compagnie. Le rendez-vous des amateurs de guitare.

Par un dimanche au soir, une émission du lundi

Émission ouvertement satyrique animée par Batiste Foisy, il faut prendre les bobards qu’on y érige en vérité avec un grain de sel. Souvent dissipée et jamais excusée, Par un dimanche s’adresse à un public averti.

Pi

Animée par Martin Dubeau, cette émission hebdomadaire de trois heures au ton souvent éditorial aime la provocation et l’écologie. Des invités viennent périodiquement répondre aux étonnements de Martin.

Vers un monde ouvert

Une fois par semaine, on se laisse emporter par les envolées profondément humanistes d’Alexandre Beaudin qui ponctue le plus souvent possible ses interventions par de la musique locale des Territoires du Nord-Ouest.

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Cette émission musicale donne la parole à la musique chaude du continent africain. Anciennement réalisée par Gaspard Kabanga, L’Afrique en musique est maintenant présentée par Alpha Sow.

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À écouter le volume au maximum, cette émission musicale animée par Rudy Desjardins est le rendez-vous par excellence des amateurs de rock métal et punk. Destroy !