Demba Diakhate revient d’un séjour européen qui l’a amené à Bruxelles, en Belgique, et dans deux grandes villes de France, à Paris et à Toulouse. Il a participé à un programme de recrutement à l’international, Destination Canada, organisé par le gouvernement fédéral et mis en place par les ambassades canadiennes du 16 au 26 novembre. Il a recueilli 431 curriculum vitae de francophones intéressés par l’expatriation dans le Nord.
« Chaque délégation de province ou de territoire du Canada avait un kiosque et chacune devait se présenter devant le public, explique M. Diakhate. On devait parler de l’économie, de l’accueil, de l’intégration et de la qualité de vie. J’ai parlé à chaque fois devant plus de 600 personnes par jour de représentation. »
Les arguments introduits en faveur des TNO couvraient presque tous les aspects de la vie quotidienne en français. Ils mettaient en valeur les services administratifs, les établissements scolaires, les supports d’information et les réseaux francophones. L’accent a été mis aussi sur une qualité de vie proche de la nature, favorisant la pratique de nombreux sports de plein air. « L’un des défis à relever ici, c’est qu’il faut aimer les grands espaces et le froid, dit en riant M. Diakhate. Je disais que je viens d’un pays où il fait 40C à l’ombre et qu’à Yellowknife il fait -40C, et que si j’étais capable de vivre ça, les Français en sont capables aussi. »
L’économie était la pierre angulaire de l’argumentation. « Ici le produit intérieur brut par habitant s’élève à 108 000 $ alors qu’en Europe il est de 32 000 $. Ici les salaires sont élevés et les taxes pour les entreprises sont basses. Les TNO sont bien côtés au niveau financier. »
M. Diakhate a senti que la crise économique qui secoue les pays européens angoisse les jeunes et les pousse à l’expatriation. Les profils des candidats qu’il a rencontrés peuvent remplir les besoins des recruteurs des TNO, car ils couvrent la palette des domaines en demande que sont l’hôtellerie et la restauration, la santé, l’administration, l’enseignement, la construction, l’ingénierie. « Je suis parti avec une liste de sept recruteurs et 17 offres d’emploi, principalement en restauration et en ingénierie », déclare M. Diakhate. Le rôle de l’agent de développement économique consiste maintenant à rencontrer les recruteurs des TNO. « Je dois accompagner ceux qui souhaitent faire une embauche à passer les étapes administratives imposées par le ministère des Ressources humaines et du Développement social du Canada. Il faut que l’employeur prouve qu’il n’a pas trouvé la main-d’œuvre dont il a besoin au sein de son pays avant de recruter à l’étranger. Une fois que cette étape est franchie, l’employeur pourra demander un permis de travail temporaire. » Les candidats qui se présentent au forum emploi Destination Canada sont dans un processus d’immigration, en recherche active d’un employeur. « Cette année, l’ambassade du Canada à Paris s’est associée avec un organisme français qui s’appelle Espace Emploi International, souligne M. Diakhate. Cela veut dire que le recruteur dispose d’outils internet pour faire des entretiens d’embauche à l’international. » C’est la deuxième année que le CDÉTNO participe à cette mission économique. M. Diakhate souhaite revenir l’an prochain avec une délégation plus nombreuse. D’ici là, il va se consacrer à une campagne de sensibilisation auprès d’employeurs locaux potentiels et repérer des investisseurs européens qui pourraient être intéressés à investir dans les TNO.