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le Jeudi 20 novembre 2014 11:19 Francophonie

Immigration L’absence de statistiques nuit à l’établissement des immigrants

Immigration L’absence de statistiques nuit à l’établissement des immigrants
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Deux projets pourraient aider à mieux connaître les immigrants et à favoriser leur accueil
 

De quel groupe économique font partie les immigrants aux Territoires du Nord-Ouest? Combien y en a-t-il vraiment? Il faudra trouver des réponses à ces questions et à plusieurs autres si on veut favoriser l’immigration aux TNO, selon le coordonnateur du Réseau en immigration francophone TNO, Nicolas Carrière, qui sollicite davantage de statistiques
Nicolas Carrière participe le lundi 24 novembre à la Conférence nationale 2014 Voies vers la prospérité, où il traitera des priorités de recherches pour les communautés du Nord. « C’est la plate-forme idéale pour passer mon message, assure Nicolas Carrière. La Conférence est un des plus gros événements du genre au Canada, elle s’adresse aux chercheurs et aux professionnels de l’établissement. L’an dernier, j’ai participé à Métropolis. Je ne dis jamais non quand on m’invite à ces rencontres; c’est important de faire connaître les besoins du Nord. »

Des lacunes
Nicolas Carrière fait l’inventaire des manques à gagner dans le domaine de la recherche statistique. Le Bureau des statistiques des TNO, explique-t-il, n’a aucune donnée sur l’immigration locale. Certains chiffres provenant du fédéral ne sont pas fiables; ainsi, selon ces derniers, il n’y aurait eu l’an passé aucun immigrant francophone aux TNO, alors que dans les faits, assure le coordonateur du Réseau en immigration francophone TNO, même les fonctionnaires fédéraux savent qu’il y en a eu, nous en avons reçu au Centre d’accueil francophone.
« D’autres statistiques, poursuit, Nicolas Carrière, confondent les trois territoires; elles nous disent que le nombre d’immigrants francophones y augmentent. Oui, mais dans quel territoire? Ça serait intéressant de le savoir! » Ne serait-ce que pour le montant du transfert fédéral par nouvel arrivant, ajoute-t-il, les chiffres diffèrent. Dans ce contexte, on ne s’étonnera pas de l’absence d’analyses qualitatives de ces données.
La conséquence, c’est que l’absence de statistiques nuit à l’évaluation des besoins, aux demandes de financement et, en définitive, à l’établissement des immigrants aux TNO.

Des solutions
Si le financement est octroyé, deux projets pourraient combler le vide statistique. « En avril, à Whitehorse, narre Nicolas Carrière, il y a eu une rencontre entre Carrefour Nunavut, l’Association franco-yukonnaise et le Conseil de développement économique des Territoires du Nord-Ouest. Les organismes ont demandé une subvention à Agence canadienne de développement économique du Nord (CanNor) pour coordonner leurs efforts pour mieux attirer les immigrants de classe économique dans les territoires. La réalisation de cette stratégie panterritoriale inclut de la recherche statistique. C’est un projet de longue haleine où les organismes participant seraient tour à tour fiduciaires. »
On ignore encore quand sera connue la réponse de CanNor.
D’autre part, le Collège Aurora sollicite Citoyenneté et Immigration Canada pour obtenir une subvention de recherche en matière d’établissement aux TNO. Il s’agirait d’une recherche en profondeur sur l’identité des immigrants, sur leurs besoins et sur les structures d’accueil actuelles. Le Réseau en Immigration francophone TNO a demandé au Collège Aurora que ceux qui effectuent cette recherche soient bilingues et tiennent compte des deux langues officielles.
Ici encore, on ignore quand sera connue la réponse de Citoyenneté et Immigration Canada. Plus tard, le Réseau en Immigration francophone TNO pourrait aire appel au nouveau centre de recherches sur l’immigration du Conference Board of Canada.
« Beaucoup de gens, de dire Nicolas Carrière, croient que l’éloignement est le défi majeur dans l’attraction des immigrants dans le Nord. Non. Le vrai défi, c’est de trouver des statistiques. Les petites collectivités doivent découvrir comment susciter de la recherche. »