Vers un nouveau programme d’appui aux minorités francophones
Le Forum des leaders organisé par la Fédération des communautés francophones et acadienne du Canada (FCFA) qui devait se tenir à Ottawa du 4 au 7 février a été remplacé par une rencontre avec le ministre responsable des Affaires intergouvernementales canadiennes et de la Francophonie canadienne du Québec, Jean-Marc Fournier.
Curieusement, cette rencontre arrivait peu après l’appui du gouvernement québécois à celui du Yukon dans la cause l’opposant à la Commission scolaire francophone du Yukon en Cour suprême du Canada. Mais la rencontre était prévue depuis plusieurs mois, assure le directeur des communications de la FCFA, Serge Quinty.
Les président et directeur général de la Fédération franco-ténoise (FFT), Richard Létourneau et Jean de Dieu Tuyishime, ont assisté à la rencontre. « Monsieur Fournier nous a expliqué la position de son gouvernement, rappelle Jean de Dieu Tuyishime. Pour le Québec, il s’agit d’une question de souveraineté législative. Ce n’est pas aux tribunaux de décider de l’éducation. »
Pour M. Létourneau, « le ministre du Québec responsable des Affaires intergouvernementales canadiennes et de la Francophonie canadienne, Jean-Marc Fournier, ne nous a pas convaincus que son soutien au gouvernement du Yukon était légitime. La position du Québec est inacceptable et nous nous serions attendus à un soutien de sa part. Le sort de la francophonie fait actuellement l’objet de luttes un peu partout hors du Québec, même en Nouvelle-Écosse, et ce sont des batailles émotives. Beaucoup de personnes dans la salle ne comprenaient pas la position du Québec. Jean-Marc Fournier avait l’air de quelqu’un qui a perdu sa bataille contre le Conseil des ministres. Dans le passé, considérant que l’anglais n’est pas menacé, le Québec prêchait pour une lecture asymétrique de l’article 23. Ça a toujours été l’argument. Mais pour le gouvernement du Québec, la cause en Cour suprême remet en question le pouvoir du gouvernement sur l’éducation ».
Selon Richard Létourneau, plusieurs dans la salle trouvaient que le gouvernement québécois avait manqué une occasion de se taire. Il n’était pas obligé d’intervenir dans la cause du Yukon.
Programme
La rencontre a également donné lieu à une consultation des membres de la FCFA sur les programmes de subventions du Secrétariat aux affaires intergouvernementales canadiennes, subventions dont a déjà bénéficié la FFT. L’an dernier, le Secrétariat avait une enveloppe de plus de 2 M$ pour appuyer les communautés francophones minoritaires : « On nous a proposé plusieurs modèles de collaboration pour voir ce que nous en pensions », explique M. Tuyishime. Selon ce dernier, le nouveau programme pourrait être en place en 2015-2016. Dans un contexte de réduction de l’appareil d’état, son budget pourrait toutefois être révisé à la baisse.