Partout au pays ces opérations de décomptage pour contrer l’itinérance prennent lieu au printemps. Comme pour savoir qui a survécu à l’hiver canadien.
La réalité ténoise fait que plusieurs de ceux qui vivent dans la rue ont deux saisons. Une saison à squatter chez des proches, chez les autres, ou dans les montées d’escaliers de différents édifices, et une autre dans le bois, dans des tentes de fortune en périphérie de la ville. Une saison à rechercher la chaleur, une autre à trouver son espace.
Si ce décomptage sert à améliorer le soutien à ces individus, à évaluer les progrès réalisés et à mieux planifier les actions futures, il faut également éduquer le reste de la population aux conditions et aux réalités de l’itinérance.
L’entraide est essentielle aux TNO. Dans la noirceur des mois qui finissent en « bre », être prêt à faire les premiers pas pour sauver quelqu’un du froid est important individuellement. Mais la communauté, la société doit en faire beaucoup plus. Des toilettes publiques, des espaces communautaires, des refuges, et bonifier l’interaction policière pour que ces personnes puissent se sentir en sécurité.
Avec la lumière et le peu de pluie aux TNO, la vie dehors se prend mieux, mais la condition humaine reste la même.
Apprendre à parler à ces individus, créer une autre dynamique que celle toujours initiée par la quête de petite monaie, discuter de tout et de rien. Simplement ne pas ignorer, mais reconnaitre la place de l’itinérance au sein de nos cités.