le Lundi 30 juin 2025
le Vendredi 13 avril 2001 0:00 Éducation

Bientôt une école française au Nunavut ! Enseigner le français à Iqaluit

Bientôt une école française au Nunavut ! Enseigner le français à Iqaluit
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Iqaluit – « Depuis qu’on a vu l’École Allain St-Cyr, ça nous a donné tellement d’énergie », affirme Martine St-Louis, qui était récemment de passage à Yellowknife. Les piliers sont construits, et l’école pourra accueillir la cinquantaine d’élèves inscrits à Nakasuk. Actuellement, quatre enseignantes travaillent avec des jeunes inscrits de la première à la neuvième année, et une éducatrice s’occupe également de la pré-maternelle pour y offrir des cours de francisation.

« D’après une étude commandée par le gouvernement, la population étudiante francophone d’Iqaluit comptera 100 jeunes d’ici cinq ans », soutient Martine St-Louis. Une raison pouvant expliquer ce phénomène est le nombre grandissant d’employés rattachés au gouvernement fédéral, dont plusieurs originaires du Québec.

Un problème subsiste cependant pour les élèves qui arrivent des écoles d’immersion et qui demandent à participer au programme en français. « Nous enseignons l’enrichissement de la langue et non l’acquisition. Si l’enfant ne maîtrise pas la langue [ça devient plus difficile] », explique Marie-Chantal Théberge.

Un des aspects particuliers à Iqaluit, c’est l’intégration des valeurs traditionnelles inuites dans les salles de cours. « Nous travaillons à construire un programme d’activités de plein air. Les parents de l’un vont chasser, d’autres vont pêcher. C’est important que les enfants restent connectés [à la culture inuit] », souligne Marie-Chantal Théberge. « C’est bien important de vivre comme les grands-parents », ajoute Martine St-Louis. Les deux enseignantes remarquent que certains jeunes qui éprouvent quelques difficultés dans leurs matières académiques se sentent souvent très à l’aise dans la nature. « Ils prennent le rôle de leader lors d’activités en plein air », indique Martine St-Louis.

En plus de la nouvelle école française, le gouvernement du Nunavut prévoit déposer, possiblement en mai, un projet de loi concernant la refonte de l’actuelle loi scolaire. Selon le directeur général de l’Association des francophones du Nunavut, Daniel Cuerrier, l’adoption de cette loi pourrait permettre aux francophones d’avoir la gestion de leur école. En attendant, les enseignantes pourront observer la construction de l’école. « J’aimerais bien qu’elle soit inaugurée le 1er septembre », avoue Daniel Cuerrier. Martine St-Louis souhaite quant à elle « que les enseignants restent, parce qu’avec le taux de roulement élevé du personnel, ce n’est pas toujours facile de bâtir quelque chose. »